cet illustre naturaliste , et affaiblir les giands
tableaux et les vues philosophiques , que son
génie avait enfantés.
Déjà Desmarest s’occupait des volcans éteints
de l’Auvergne ; il publia un mémoire géologique
sur les diverses époques où ces incendies souterrains
paraissaient s’être manifestes.
Saussure et Dolomieu ouvrirent la carrière en
grand ; le premier s’empara, si l’on peut s exprimer
ainsi, de toutes les hautes Alpes , et ut
voir, par ses pénibles recherches et ses immenses
travaux, qu’il était digne de les avoir dans son
domaine ; le second parcourut, d’un oeil observateur
, les Pyrénées, fit un long séjour dans
la Sicile, et plus d’une course sur l’Etna, visita
plusieurs fois le Vésuve, décrivitles îles Ponces,
celles de Lipari , et voyagea dans le Tyrol ; les
volcans éteints de la France fixèrent long-temps
son attention et ses goûts : plus d’une fois nous
les avons visités ensemble, et ils lui devinrent
très-familiers.
La Metherie publia une Théorie de la terre,
dans laquelle on trouve de beaux faits, des connaissances
minéralogiques étendues, et des vues
hardies ; mais, je le répète , nous ne sommes
pas encore assez avancés dans la science des
faits ; il nous manque un trop grand nombre de
données, pour pouvoir établir à pi ésent un système
général, qui puisse résister aux objections
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aux objections que beaucoup d’hommes instruits
sont en état de faire depuis que les sciences
exactes sont devenues plus générales , et forment
une des bases de l’instruction publique.
Lamanon , passionné pour la Géologie , en
eût reculé sans doute les bornes, s i, victime de
son zèle et de son amour pour tout ce qui tenait
à l ’histoire naturelle du globe , il n’eût péri dans le
voyage autour du monde, dirigé par Lapeyrouse,
et dont l’expédition fut si malheureuse et si funeste.
Patrin, qui s’était principalement appliqué à
1'’étude des minéraux , pour les considérer dans
leurs rapports avec la Géologie, entreprit un
voyage propre à honorer son amour pour cette
belle partie des connaissances de la nature ; il
parcourut l’Asie Boréale , depuis la Russie jusqu’au
fleuve Amour, les monts Ourals, dont
la chaîne se prolonge au sud , depuis la mer
glaciale jusques vers la mer Caspienne ; il visita
aussi en observateur les monts A lta ï, entre l’Ir-
tich et les sources de l’Ob , la Daourie et toutes
les autres parties remarquables de la Sibérie.
Dix années de fatigues et de jouissances furent
employées à ces utiles Voyages, et la belle collection
qui en a été le fruit, a répandu beaucoup
de lumières sur la minéralogie de ces contrées
désertes et reculées ; elle nous a fait connaître
des substances nouvelles , des minéraux
à