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pie , dans la partie calcaire des Alpes, ou dans
des carrières de la même nature , situées dans
des collines ou même dans des plaines , l’on s’ap-
perçoit bientôt de l’interruption des grands bancs
calcaires formés de pierre dure ; les matières
sont plus marneuses , plus mélangées d’argile ou
de sable quartzeux ; elles sont disposées ou en petites
couches fissiles, ou en monticules irréguliers,
et l’on apperçoit même à l’extérieur quelques
vestiges de charbon d’une apparence très-ligneuse,
souvent mélangés de pyrites ; dans quelques circonstances
, des coquilles qui paraissent plutôt
fluviatiles que marines , se trouvent attachées à
la pierre marneuse et un peu charboneuse des
premiers dépôts.
A ces couches , succèdent d’autres lits de
marne argileuse, des lits de terre calcaire , ou de
pierres feuilletées de la même nature , plus ou
moins dures, et noircies quelquefois par la matière
charboneuse ; enfin , des couches plus ou moins
épaisses de charbon entre d’autres lits de matières
pierreuses ou terreuses mélangées , mais où le
calcaire domine. Quant à l’inclinaison des couches ,
elle tient à des causes accidentelles ou locales 3 et
le charbon a suivi l’ordre des autres matières;
car là où les couches sont horizontales, le charbon
l’est aussi. Le plus souvent une couche mince
d’argile sépare le charbon de la pierre calcaire
marneuse.
Il est quelques cas cependant où l’on trouve le
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charbon à une grande profondeur , adhérent à la
couche calcaire ; de manière que dans les points
de contact, les molécules de charbon sont mélangées
et confondues avec celles de la pierre, de
telle sorte que l’idée la plus naturelle qui se présente
alors, est que la formation de l’une et de
l’autre date de la même époque. Je n’oserais cependant
pas prononcer affirmativement, dans ce
cas , que la chose se fût faite ainsi ; car l’on peut
considérer aussi ces couches calcaires comme un
dépôt de seconde origine , formé à une époque
où les courants de mer transportant sur des
points fixes , des amas considérables de bois
plus ou moins altérés par leur long séjour dans
les eaux, auraient entraîné aussi , alternativement
, des sédiments calcaires plus ou moins
purs, détachés des terres voisines et des bancs d’une
plus ancienne formation.
Je serais d’autant moins éloigné de rejeter cette
explication, qu’on observe assez constamment ,
que les lits calcaires qui adhèrent au charbon etsont
quelquefois amalgamés avec lui , au lieu d’être
formés en bancs , sont au contraire disposés
en feuillets , et contiènent beaucoup plus d’argile
que les grandes couches calcaires voisines contre
lesquelles ces charbons se trouvent adossés.
Quant à l’odeur fétide que répandent les charbons
des pays calcaires pendant leur combustion ,
elle peut tenir à l’espèce et à la qualité des bois qui
ont servi à former ces charbons , mais plus par-
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