l ’avantage, et plus souvent encore au malheur et
à la destruction de l’espèce humaine.
Le litliologiste, ou celui qui s’est occupé à séparer
d’après des caractères précis , les diverses
pierres dont le globe est composé, est parvenu à
les classer dans un ordre assez méthodique, pour
qu’on puisse, sans équivoque et sans confusion ,
les distinguer les unes des autres.
Le géologue, c’est-à-dire, celui qui. tire des
conséquences philosophiques résultantes de l’ordre,
de la disposition et de l’arrangement de toutes
ces masses d’objets divers, pour remonter jusqu’à
un certain point vers leur origine , a ouvert le
champ le plus grand, le plus noble, à l’entendement
humain, puisqu’il est possible par-là d’arriver,
de fait en fait, de conséquence en conséquence,
à des temps pré-existants , à des époques immensément
reculées, qui nous retracent en caractères
indélébiles , les diverses révolutions , les périodes
de calmes ou les temps de désastres que notre
pîanette a éprouvés et peut éprouver encore. Ceux
qui ne sont pas encore initiés dans ces étonnantes
vérités qui valent bien un cours de morale, puisqu’elles
élèvent, par des faits, l’ame et le coeur vers
celui qui régit, ordonne et opère tant de merveilles
, diront peut-être : est-il possible de jamais
débrouiller un chaos en quelque sorte aussi impénétrable
? Je répondrai que l’homme qui s’effarouche
d’abord de ce qui est nouveau pour lui, se
rassure lorsqu’il a la volonté ou la force de voir
les objets de plus près. Ce qui d’abord l’épouvantait
devient souvent pour lui un objet de charme
et d’attrait propre à multiplier ses plus nobles
jouissances, et celles-ci doivent être considérées
comme d’autant plus pures, qu’elles ne sont troublées
, ni par les inquiétudes de l’ambition, ni
par les autres passions de tous les genres qui affligent
l’humanité , et troublent l’ordre social.
C’est par la méthode seule, c’est par la manière
dont nous devons diriger nos premiers pas dans
cette carrière des sciences naturelles , que nous
éviterons beaucoup d’embarras et d’épines.
Jetons d’abord un premier regard sur les principales
matières dont notre terre est composée. 11
est moins nécessaire, dans ce premier apperçu,
d’adopter une marche sévère et systématique ,
que de parcourir et d’examiner en grand les masses
principales, alin d’essayer, en quelque sorte, de
sonder nos goûts et de consulter nos forces.
C’est ainsi, par exemple, qu’un savant qui aime
à lire dans les monuments antiques de l’Egypte ou
de la Grèce, arrivé sur les ruines de Thèbes ou
de Palmire, en parcourt d’abord avec avidité tous
les débris, admire les matériaux , leur grandeur ,
leur solidité , et cherche à se familiariser avec les
objets, avant de s’occuper de reconnaître la disposition
des plans, la marche de l’architecte, et
les détails d’exécution.
Cette méthode qui peut s’appliquer ici du petit
au grand , est peut-être la plus simple et la plus