différence sera encore bien moins grande , si la
dilatation et le gonflement ont lieu clans les défenses
fossiles qui s’exfolient, ainsi que la chose
est probable.
La description d’un bloc considérable, mêlé de
dents de jeunes éléphants et d’autres ossements ,
faite par Fortis, qui avait vu extraire ce rare
morceau déposé dans le cabinet de M. le comte
Gazola , ne laisse aucun doute que ces animaux
exotiques n’ay tnt été entraînés par un déplacement
de mer , et ensévelis dans des fissures , ou excavations
naturelles de ces montagnes calcaires,
et ne se soient mêlés avec les éclats de pierre et de
terre que les flots»y ont déposés , et que le spath
calcaire à consolidés. Je regarde ce fait comme
si probable, que j’en trouve pour ainsi dire la,
certitude dans la description même de Fortis,
quoiqu’il paraisse être d’un avis contraire ; c’est
lui que nous allons entendre, car c’est toujours
avec plaisir qu’on aime à le lire.
« Les fouilles que le comte de Gazola a fait
» continuer pendant quelques jours de suite, lui
» ont donné , entre une grande quantité de gros
)) fragments,quelques morceaux choisis, et dignes
» de figurer dans les plus riches cabinets. Je ne
» balance pas à mettre dans ce nombre un bloc
» brut de dix huit pouces de long sur quinze de
» large. Cette masse est un composé d’os broyés
)> de stalactites calcaires et d’oxide de fer. Elle
» renferme deux dents molaires de jeune éléphant,
» qui n’ont pas plus de deux pouces de large ;
» tout à côté de celles-ci , on y voit une moitié
)) d’autres dents molaires , qui a trois pouces deux
» lignes de large , et qui appartient sans doute à
)) un plus grand éléphant. Trois autres fragments
» de différentes dents molaires que le fer des
)) piocheurs a maltraitées, et un morceau de dé-
v fenses qui a dix-sept pouces de long , rendent
)) ce bloc d’autant plus curieux, qu’il peut donner
)) une idée juste de la manière générale de tout le
)) dépôt. L ’ivoire du fragment de la défense avait
» déjà été décomposé et crevassé avant que la
)) concrétion pierreuse s’en emparât. » (1).
En attribuant à un prompt et terrible déplacement
des eaux de la mer, la révolution quia transporté
dans l’Asie boréale, et jusques dans le nord
de l’Europe et de l’Amérique, les restes de tant de
grands quadrupèdes, dont plusieurs espèces sont
connues, et nous apprènent que ce déplacement a
eu lieu dans la direction du sud au nord, je ne prétends
pas aArancer par là que cet événement a été
le seul de ce genre. Je suis bien éloigné de le penser
ainsi, puisque je Crois au contraire que les causes
qui donnent lieu à des perturbations dans le
système de nos mers , non seulement peuvent se
renouveler à de longs intervalles, et à certaines
périodes de temps , mais encore qu’il en existe
d’autres d’un ordre différent propre à occasionner