5o8 D E S É L É P H A N T S
)) vAige cité ci-dessus , avoir remarqué un fait
» d’autant plus important, qu’il a ses analogues
» par rapport aux autres fossiles ; c’est que plus
» les couches dans lesquelles on a trouvé ces os
» sont anciennes, plus ils sont différents de ceux
» des animaux que nous connaissons au jour-
» d’hui , pag. 5. »
Une assertion avancée par un zoologiste aussi
éclairé, mérite sans doute la plus grande attention,
et si l’expérience la confirmait un jour , elle formerait
un épisode digne de nos méditations dans
l ’histoire physique de la terre. Elle nous tracerait
une ligne de démarcation très-remarquable et
très - importante entre les types de l’animalité
dans ces temps reculés, où des êtres existaient
sous un mode différent de ceux d’à présent , et
nous ferait voir en même temps de grandes lacunes
dans la sérié actuelle des genres et des espèces dont
plusieurs auraient totalement péri , sans que nulle
part seulement deux individus eussent échappé,
pour renouveler la race ; si cela est dans l’ordre des
choses possibles, si le fait existe sans exception, ce
que je n’ose ni contester ni admettre, il devient dès
lors si intéressant, que je desire bien sincèrement
qu’il soit approfondi, et que les hommes zélés
pour l’avancement de la géologie , s’empressent
de s’en occuper , pour l’admettre définitivement,
s’il est exact, ou le rejeter, s’il ne porte que sur
une hypothèse ; car je ne saurais trop le répéter ,
si l’on parvient jamais à obtenir la certitude que
les animaux qu’on trouve dans les couches les plus
anciennes diffèrent des autres , il en résultera ,
n’en doutons pas , une grande donnée , non seulement
pour l’histoire naturelle des êtres organisés
et des différentes périodes de leurs formations ,
mais sur les cataclism.es divers qui ont concouru
à leur destruction.
6°. Il ne faut pas négliger aussi dans les faits analogues
à ceux que nous venons d’exposer ceux qui
peuvent être relatifs aux filons métalliques , dans
la profondeur desquels on a trouvé quelquefois
des restes de quadrupèdes fossiles minéralisés, tels
que les dents molaires à surfaces protubérantes et
coniques, des mines d’argent du Chily ; tel que le
crocodile , dont Spener a donné une bonne description
, et qui gissait à une grande profondeur
dans les mines de cuivre de la Thuringe. Mais
lorsqu’on a étudié la théorie des filons, sur les
lieux, et qu’on a bien médité l’excellent ouvrage
de Werner à ce sujet , l’on ne peut s’empêcher
de considérer ces filons comme le résultat des
fentes , ou des fissures, plus ou moins grandes ,
plus ou moins profondes , occasionnées tantôt par
des affaissements , tantôt par de trop grandes pressions
sur des masses trop faibles ou mal assises ,
d’autres fois enfin par des commolions ou autres bouleversements
qui ont séparé ces énormes masses.
Mais dans bien des circonstances, ces filons paraissant
s’être remplis par les ouvertures ou fentes supérieures
, dans ce cas des dépouilles d’animaux