bien ne considérer ce que j’avance ici, que comme
une pensée jetée au hasard.
Pour completter ce qui tient à l’histoire naturelle
des végétaux fossiles, j’aurais dû faire mention
du caout-chouc ou bitume élastique, trouvé
à une grande profondeur , dans les couches calcaires
fissiles , au bas de l’escarpement de la montagne
du Mann-lor, près de Castleton en Derbyshire,
ainsi que des belles empreintes de feuilles
d’arbres et de plantes , que j’ai découvertes, il y a
plusieurs années, à une demi-lieue deChaumerac,
dans le département de l’Ardèche, au milieu d’un
schiste feuilleté, composé de terre quartzeuse et
de terre calcaire , recouvert de douze cents pieds
de tuifa volcanique, et de diverses espèces de
laves compactes.
Mais comme j’ai traité, dans deux mémoires particuliers,
de ces divers objets, je renvoie aux Annales
du muséum, torn. 1 e r . , pag. 161 , pour ce qui concerne
le caout-chouc ou bitume élastique du Derbyshire
, et au total, II du même ouvrage , pour ce
qui est relatif aux empreintes des feuilles d’arbres
et autres végétaux,quigissentsous diverses coulées
de matières autrefois mises en fusion par d’anciens
volcans. J’ai accompagné ce dernier mémoire de
deux planches où j’ai fait figurer plusieurs de ces
feuilles , qui ont été soumises à l’examen des botanistes
Dejussieu , Lamarck , Desfontaines et
Thouin, qui en ont déterminé plusieurs espèces.
Ici Se terminent les recherches et les discussions
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geologiques que je m’étais proposé de publier dans
cet Ouvrage sur le règne animal, et sur les-produits
de la végétation, considérés dans leur état
fossile. Je réclame avec instance l’indulgence des
lecteurs, et j ’ose croire que ceux à qui ces matières
ne sont pas étrangères , sentiront combien
j’ai dû trouver d’obstacles et d’embarras dans un
sujet si vaste, si grand et d’autant plus compliqué-
que j’étais en général entouré de faits obscurs, peu
connus, vagues et quelquefois incohérents - qu’il
a fallu les examiner, pour ainsi dire, un à un, les
peser , les discuter , et les présenter dans leur véritable
point de Vue, autant du moins que mes faibles
lumières ont pu le permettre. Ces faits destinés à
établir les bases fondamentales de cet essai de
géologie, offraient d’autant plus de difficultés , que
les uns tenaient essentiellement à l’étude des productions
nombreuses, et encore peu connues,- de
la mer, comparées à celles qu’on retrouve dans
l’état fossile sur la surface du globe , d’autres à
des quadrupèdes , a l’anatomie des animaux ,- à
une multitude de productions du règne végétal,
qu’on trouve ensevelies dans la terre et hors de
leurs places primitives. Il était indispensable de
les analyser , de rechercher leurs caractères , de
s attacher aux modifications diverses qu’elles ont
éprouvées, et à leurs gissements actuels, dus à
de grandes révolutions et à des révolutions de plus
d un genre. Il fallait lier graduellement ces faits et
en former un ensemble qui put se représenter sansv
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