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dans l ’histoire naturelle de la montagne de St.-
Pierre de Maestricht.
Il me reste à présent à faire mention des crocodiles
fossiles les pins connus : j’ai préféré de
ne m’attacher qu’à des faits positifs et incontestables
, plutôt que de citer les témoignages de
divers auteurs qui écrivaient à l’époque où l’histoire
naturelle était encore dans son enfance ; il se
peut que quelques-uns ayent été à portée d’observer
quelques crocodiles, si rares dans l’état fossile
j mais en général les ligures, qui ont été publiées
à cette époque, sont si confuses, qu’il vaut
mieux rebâtir , pour ainsi dire , à nouveaux frais,
afin de faire disparaître toute équivoque, dans
une branche d’histoire naturelle, qui ne saurait
reposer que sur des bases certaines. Je fais une
seule exception en faveur de Spener.
§. I.
Crocodile fossile minéralisé, trouvé dans la
Thuriuge.
Chrétien - Maximilien Spener nous apprend ,
dans un mémoire fort bien fait pour le temps où il
fut écrit, qu’en 1706 environ, le squelette d’un
crocodile métallisé et pétrifié, c’est Spener qui
parle , fu t trouvé dans les mines de la Thuringey
parmi plusieurs autres pierres figurées de différents
genres 5 on le tira du lieu appelé , par
les mineurs, Feldschachl, ( galerie des champs),
dans la mine de cuivre de Rupfersuhl, distante
de trois heures de chemin dEisenach, et dune
heure et çlemie de Salzungues / il fu t trouvé à
la profondeur de cinquante aunes environs ,
mesure de Leipsick, inhérent à une pierre fissile
et colorée , représentant différents poissons.
Quant à la substance de la pierre à laquelle
tenait le crocodile, elle était plus dure et ne se
séparait pas aussi facilement que les autres pierres
fissiles... La figure de ce crocodile est rendue,
par cette pierre, avec élégance et fidélité ; et
dans Vos brisé de la jambe, on apperçoit distinctement
que la moelle a été presque totalement
convertie en minéral. En mesurant ce
crocodile , on peut sJassurer de sa grandeur
qu’ on peut estimer à trois pieds du Rhin , en
évaluant ce qui manque d’après les proportions
de ce qui est conservé. Les vertèbres et les autres
parties saillantes s’élèvent d’un demi-doigt au-
dessus de la matière de la pierre.
Spener répond ensuite, avec sagacité ,aux objections
que pourraient lui faire ceux qui considéreraient
cet animal fossile plutôt comme un lézard
que comme un crocodile , et après avoir exposé
les divers caractères qui le déterminent à le regarder
comme un véritable animal de cette espèce ;
il finit son parallèle avec les lézards , en disant :
la tête du lézard ordinaire est d’une forme qui
tend du rond à l'ovale. Dans notre squelette au