A P P E N D I X .
d e s a l c y o n s .
"SJL ES a lc yon s sont F ou v ra g e des p o lyp e s . Ils sont
composés d ’une substance fibreuse , îoicle , (quelquefois
un p eu co rn é e : le u r fo rme et le u r tex tu re
v a r ien t en raison des espèces d iv e rse s de p o ly p e s ,
qui sont le s architectes et le s constructeurs de ces
habitations singulière s.
L ’ e x té r ieu r des a lc yon s est r e co u v e r t et enduit
d ’u n e espèce de ch a ir plus ou moins épaisse , si
l ’on peut a p p e le r ainsi une substance co r ia c é e ,
p e r c é e de t ro u s , plus ou moins ra p p ro ch é s , plus
ou moins c a r a c té r is é s , plus ou moins ré gu lie rs ,
q u i s e r v e n t , comme autant d ’issues a u x p o lyp e s ,
p o u r p ren d re le u r n o u r r i tu r e , ou p o u r se mettre
à l ’ab r i des attaques de leu r s ennemis.
L o r sq u e le s a lc yo n s sont h o rs de 1 eau , et se
tro u v en t exposes a l ’a ir , ou a 1 a rd e u r des*rayons
du soleil., ils se dessèchent sans p e rd re leu r fo rm e ,
et le u r substance d e v ien t a lo rs assez semblable à
c e lle d ’u n bois v e rm o u lu très-sec, qui céd erait n é an moins
à la compre ssion , et con s e rv e ra it en co re un
peu d ’élasticité.
C ’est sur des coquilles , des m a d r é p o r e s , ou sur
des coraux que se fixent ordinairement les alcyons.
On les trouve quelquefois à plusieurs lieues en
mer, et les pécheurs en enlèvent souvent avec
leurs filets ; c’est dans les pêches qui se font par
les gros temps , à l’aide de tartanes et autres bâtiments
de peche de forts échantillons qu’un zoologiste
zélé devrait aller étudier les alcyons , et plusieurs
espèces de molusques, qui sont ensuite rejetés
a la mer comme objets inutiles et embarrassants
pour les pêcheurs, qui nous fourniraient certainement
des découvertes très-importantes pour l’histoire
naturelle des productions marines.
Nous pouvons dire , avec vérité , que nos recherches
, en ce genre , ne se sont encore portées
jusqu’cà présent que sur les rivages , car les navigateurs,
que l’histoire naturelle intéressait un
peu, ( et iis n’ont jamais été en grand nombre-,-}
se sont plutôt attaches à des coquilles variées de.
forme et belles de couleurs , qu’à des productions
marines moins éclatantes , mais qui auraient
pu répandre un grand jour sur une multitude
de corps organisés fossiles , dont on regarde
les espèces comme perdues. Je dois faire ici une
exception juste et honorable en faveur de Bougainville,
ce hardi et savant navigateur qui a enrichi
l ’histoire naturelle de très beaux faits. Les
seules terebratales, qu’il a reconnues et recueillies
dans le détroit de Magellan, et dont on ne
connaissait encore que deux espèces dans la Méditerranée
, démontrent que rien ne lui échappait.