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vembre 1802, par \ uarin, qui fait, depuis plusieurs
années, le commerce des productions fossiles des
enviions de Paris , et qui parcourt habituellement
les carrières , pour acheter tout ce que les ouvriers
mettent en réserve pour lui. Ce bon homme, en
gagnant ainsi sa vie, rend journellement des services
à l’histoire naturelle 3 il fixe par-là l'attention
des carriers , sur des objets qui tendent à l’instruction,
et dont ils ne faisaient aucun cas auparavant,
car ils détruisaient tout. Il a procuré, par ce
moyen, à divers cabinets, des morceaux d’un grand
intérêt, et instructifs pour l’histoire naturelle du département
de la Seine.
Vuarin , en me vendant cette tortue , crut faire
valoir beaucoup ce morceau, en me disant qu’il le
regardait comme la partie superieure du crâne d’un
petit quadrupède j mais comme il n’a point de prétention
à la science, il lui est permis de se tromper,
ce qui lui arrive assez souvent 5 cependant Vuarin
est un homme utile qui mérite d’être encouragé.
On ne saurait raisonnablement révoquer en
doute, que ce beau morceau adhérent à la gangue
gypseuse , mêlée d’une portion de calcaire , ne
soit l’écusson d’une véritable tortue, d’une espèce
particulière , qu’on ne peut rapporter à aucun
analogue connu. Il est. petit, composé seulement
de six pièces, dont les quatre du milieu qui forment
la principale partie de l’écusson , sont parfaitement
conservées 5 une autre pièce latérale
assez considérable, faite en manière d’aile, est
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adhérente par une suture, vers le haut du côté
droit • comme elle est un peu fracturée par dessus
, on voit très-bien l’organisation osseuse particulière
aux tortues.
Celle-ci a quatre pouces et demi de large , en
la mesurant d’un bout de la partie ailée à l’autre ,
en supposant cette partie complète. Sa largeur,
vers le milieu de l'écusson, est de trois pouces
moins deux lignes ; sa longueur totale n’est que
de deux pouces. Je l’ai fait figurer de grandeur naturelle,
dans le I.er volume des annales du Muséum
où l’on pourra la consulter.
Cette tortue n’est pas pétrifiée, mais dans le
même état que tous les ossements fossiles, qu’on
trouve dans les carrières de Montmartre, de Me-
nil-montant , de Charonne , et autres carrières
voisines de Paris 5 c’est à-dire que la couleur fauve
est 1a, même , et que les parties osseuses ne sont
pas dénaturées , quoiqu’elles ayent perdu une
partie de leur dureté.
Résumé général sur les Tortues fossiles.
En fixant nos regards sur les seules tortues
trouvées en France, ou dans les départements qui
sont à présent réunis à son domaine, nous trouvons
que les carrières de Melsbroeck, dans les environs
de Bruxelles , ont fourni six tortues.
i°. Celle gravée dans l’oryctographie de Burtin.
20. Celle que ce naturaliste envoya à Camper.
5°. E"ne donnée , par le docteur Durondeau ,
au prince d’Anhalt,