)) labourant le terrain à la pioche , des indices
» d’un dépôt d’ossements.
» Les plus grands os ont été brisés en différents
» sens... ; il y en a dont les fractures ontétéresou-
» dées par de grosses croûtes de spath calcaire qui
» s’est cristallisé entre deux. Les cavités tubuleuses
» de ces os sont remplies d’un mélange pierreux,
)) qui renferme une quantité prodigieuse de détritus
)) de moindres ossements; tout annonce que la
)) concrétion pierreuse, par qui ces ossements sont
» liés ensemble , a passé de l’ état terreux au com-
» pacte , par l’infiltration des eaux pluviales , à
)) travers de la terre glaise jaunâtre, et des inters-
)) lices qui séparent les couches originaires de la
)> montagne, entre lesquelles il y a souvent des
» argiles chargées d’oxide de fe r, provenant sans
5) doute de la décomposition progressive des masses
)) pierreuses qui en contiènent d’extrêmement sub-
)) divisé. Il y a cependant quelques blocs de cette
» concrétion , dont le seul ciment est le spath
)) calcaire , où l’on distingue quelques coquillages
)) aussi spathifiés , qui mériteraient d’être mieux
» examinés, et qui m’ont paru rappeler le cochlea
5) terrestris vulgaris ciniehistina de Guallierie.
Tab. I , lit. N.
C’est-à-dire que ces ossements se trouvent dans
une brèche, composée de fragments de pierres
calcaires , plus ou moins gros , mêlés d’une terre
ocreuse rougeâtre , et non jaunâtre comme l’a dit
Fortis , liés et cimentés de spath calcaire, quia
suinté dans les interstices, et a donné de la consistance
à l’espèce de tuff qui réunit le tout, et en
forme une sorte d’amalgame pierreux. En un mot,
cette brèche, dont j’ai vu des échantillons, ressemble
à celle des environs d,A ix , à celles de
Nice, de Gèle, de Gibraltar, de la montagne de
jBastbergh, près de Buxviller en Alsace , qui
renferment les unes et les autres des ossements de
divers quadrupèdes terrestres. Mais venons au
morceau le plus capital de cette découverte , à
celui qui tient directement à notre sujet.
(( Une grosse défense s’était présentée sous les
)) instruments de nos journaliers, pendant que nous
)) nous trouvions, le comte Gazola et moi, à les
)) surveiller auprès de la fouille ; nous nous flattions
» qu’il ne fallait que montrer beaucoup d’intérêt
)) à la conservation de ce beau morceau, pour
» déterminer ces bonnes gens à le ménager. Le
)) jour qui était très-brumeux et très-orageux, nous
; » fit malheureusement abandonner la place après
)) bien des recommandations. La défense qui s’é-
)) tait montrée couchée à plat , aurait du être
» dégagée petit à petit, et à coup de ciseau; nous
» voulions en ménager le spectacle à une com-
)) pagnie très-aimable et très-instruite, qui se Irou-
)> vait à la campagne avec nous, à une petite
)) demi-lieue du dépôt. Nos instructions ne furent
)) pas suivies; la défense fut brisée en plusieurs
)) morceaux. Nous en avions mesuré la longueur
)> en quittant la place; elle était de sept pieds