D E S C É T A C É S
et elles ont produit des sédiments qui ont dû à la
longue donner naissance à ces grands dépôts devenus
solides, qui ont formé quelquefois des collines
entières, ( car rien ne se fait en petit dans la
nature ) ; ainsi, peut-être , ces couches pierreuses
de l’Estramadure, où l’analyse chimique a reconnu
des produits analogues à ceux des substances osseuses
, n’ont eu pour origine qu’une cause semblable
-, mais il n’est pas temps encore d’entamer
ces grandes questions ; bornons-nous pour le présent
aux faits.
L ’Italie renferme, dans quelques parties de son
territoire, des amas considérables d’ossements de
baleines, tantôt dans des sédiments argileux, tantôt
dans des terres ferrugineuses.
On en a trouvé plusieurs fois ,, en Angleterre,
en Allemagne, dans la Belgique, à plusieurs lieues
dans les terres, du côté de Dunkerque , dans
l ’Al sace, non loin de Strasbourg , dans les Escarpements
des vaches noires entre le Havre et Hon-
fleur, dans les environs de Laon et autres lieux
où ces énormes ossements suspendus à des voûtes,
déposés même dans les temples , étaient regardés,
par l’ignorance ou la superstition, tantôt comme
des os de géants, tantôt comme la dépouille de
monstres énormes qui infestaient la contrée, et
que la puissance miraculeuse d’un saint faisait disparaître.
Comme la plupart de ces ossements ont perdu
une partie de leur forme, et qu’il serait difficile
de les rapporter directement à la même espèce
de cetacé, à laquelle ils ont appartenu, qu’un pareil
travail d’ailleurs deviendrait aussi long qu’aride, je
me contente de faire mention ici d’un de ces ossements
d’un gros volume et des mieux caractérisés
qui fut trouvé en 1779 , parce qu’on peut reconnaître
à quel cétacé il a appartenu , qu’il est dans
une collection publique où les naturalistes pourront
le consulter, et qu’il tient sur-tout à l’histoire
naturelle des environs de Paris.
Os de Cachalot, trouvé à onze pieds de profondeur
, au milieu d’une marne argileuse y
dans la rue Dauphine à Paris.
L ’on trouva à Paris , dans la rue Dauphine
en 1779, chez un marchand de vin, nommé Paquet
, qui faisait fouiller dans sa cave, un os monstrueux
pour la grosseur, enséveli dans une glaise
jaunâtre sablonneuse très-humide , dont le dépôt
paraissait co-existant aype cet os. Le propriétaire
de cette cave travailla pendant plus de huit jours
à dégager ce corps fossile , et ne put en venir
à bout qu’en employant une massue et des coins
de fer ; il le brisa et en laissa une partie dans
la couche argileuse ; la portion qu’il vint à bout
de tirer , pesait 227 livres , ce qui supposait un
animal énorme 5 cet os n’était pas pétrifié, mais
dans l’ état fossile et bien conservé • il était recouvert
de onze pieds, d’une glaise sablonneuse. Le lieu