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)> et demi , il en. manquait à-peu-près quatre. Sa
» pointe avait été détruite , et la base n’était pas
» loin, nous l’avions reconnue dans le dépôt où
» elle se trouvait implantée verticalement. En
)) calculant ce qui en restait 3 et ce- qui aurait
)> dû. se trouver aux deux extrémités , nous avons
)) trouvé que cette énorme défense allait peut-être
î> à douze ou quatorze pieds dans son état na-
turel. Uivoire de cette défense semble avoir
)) souffert une altération de volume, en passant
)) à l’état terreux ; ses cônes concentriques, au
y> lieu de former, comme dans leur état naturel,
)> une masse homogène et continue, sont séparés
» par des lames de spath calcaire, qui se sont
» déposées dans les interstices survenus par le
)) retrait de chaque couche conique.
)) En dépit du mauvais traitement que nos pio-
)> clieurs avaient fait essuyer à la grosse défense ,
» le comte Gazola en fit ramasser les débris , les
» réunit soigneusement , les assujétit avec des fils
» de fer et la plaça dans son cabinet. Je n’en ai
» point vu de plus considérables pour les dimen-
)) sions; son périmèLre , à la base ( et il faut se
» souvenir qu’il en manque au moins deux pieds),
)) est presque de trente pouces. Je crois que ce
» n’est pas lui trop accorder, en supposant qu’elle
» avait douze pieds de long, depuis la base jus-
» qu’à la pointe, dans son état originel de per-
» fection ; ce qui constitue des dimensions dont
» je ne sache pas que les défenses d’éléphant
» donnent d’exemple de nos jours. M. de Buffon
» qui aurait bien dû le savoir, a dit que les plus
)) considérables que le commerce puisse fournir,
» ne dépassent pas six pieds en longueur, et
)) n’ont que cinq pouces de diamètre tout au plus;
» celle que le comte Gazola possède , devait avoir
» à sa base plus que le double , puisqu’elle arrive
» à neuf pouces dix lignes, quoique cassée à
)) deux pieds de sa plus grosse extrémité ; il est
» vrai cependant que le Pline Français s’est
)> trompé là dessus , puisque des défenses d’élé-
» phanls qui arrivent à huit pieds de lon^ et les
n surpassent même , se trouvent dans plusieurs
» cabinets. Celle qui existe à Florence, dans la
)) riche collection du Grand Duc, et dont la base
i) a vingt pouces dix lignes de tour, est certai-
n nement du nombre. Il ne semble pas bien prouvé
y> que la race actuelle d’éléphants ait dégradé
» considérablement depuis un petit nombre de
î) siècles w fi).
Tous ces détails fort curieux et fort piquants
en même temps, étant réduits à leurs justes valeurs,
prouvent à mon avis que la défense d’éléphant enfouie
dans la brèche pierreuse mêlée de coquilles
du Serbaro, n’est guère plus grande que celle
trouvée par M. le duc delaBochefoucault, dans les
environs de Rome ; voici sur quoi j’établis mon