quelle on s’y livre prouve mieux que tout ce qu’on
pourrait dire, combien elle intéresse les savants,
les hommes de lettres ,, et en général toutes les
personnes éclairéès, dont l’esprit droit et le génie
élevé aiment à contempler en grand les opérations
de la nature. .......
Existe-t-il en effet, pour l’homme, lorsqu’il est
préparé par des études préliminaires à recevoir
de grandes vérités, un tableau aussi vaste et aussi
sublime que celui où viènent se peindre tous ces
monts sourcilleux qui entourent la terre et la
coupent en divers sens, et dont plusieurs sont
presqu’entièrement formés de restes et de débris
de corps organisés de toute espèce qui ont été
autrefois doués de la vie , tandis que d’autres
chaînes de montagnes, tantôt plus élevées, tantôt
plus basses , n’offrent que des masses brutes et
solides, disposées par couches, ou comme jetées
d’une manière irrégulière , et où l’oeil le plus
exercé ne reconnaît tout au plus dans leur composition
que quelques formes cristallines , qui
supposent la dissolution de ces immenses accumulations
de matières solides dans un fluide quelconque
, doué du pouvoir d’en tenir les molécules
suspendues ?
Ce même tableau offre encore, d’une part, de
grands vestiges qui caractérisent l’action des feux
souterrains en état de calme, ou dans une brûlante
activité de l’autre , de longues et vastes
traînées de galets ou de cailloux roulés, formés
des débris des plus antiques roches , dont on
peut suivre les traces depuis les plus hauts sommets
jusques dans les profondeurs des vallées,
et qui attestent de prompts déplacements de la
mer qui ne peuvent avoir été produits que par
de terribles catastrophes.
Là , au contraire, et comme si la nature se
plaisait à nous embarrasser, tout caractérise des
alîuvions calmes et lentes, qui semblent annoncer
que dans certaines circonstances les eaux de tous
les océans connus , se dirigent dans un même
sens, mettent à découvert et livrent à la végétation
de nouvelles contrées, et en inondent d’autres
dans des points opposés. Tant de témoins
irréfragables attestent donc des évènements du
plus grand ordre, des bouleversements terribles ,
des périodes de calmes et de reproductions, interrompues
souvent par de nouveaux désastres ;
enfin, le jeu actif de tous les éléments sans cesse
en mouvement ou en opposition sur cette terre,
la demeure passagère de l’homme , où la nature
semble l’avoir condamné à suivre le sort des
autres êtres, et l’a soumis, quant à son physique
, à toutes les combinaisons , à toutes le»
vicissitudes , à tous les chocs et à toutes les in fluences
de ces mêmes éléments. Cette belle
partie de la théorie de la terre, doit donc être
considérée comme la véritable philosophie de