sont intérieurement cloisonnées , c’est-à-dire fermées
de distances en distances par de petites ca-
lotes minses , demi-sphériques, de la même matière
que la coquille.
Une chose digne d’attention, c’est que ces cloisons
concaves, non seulement ne sont pas toujours à
des distances égales, mais quelquefois elles sont
fixes , et comme soudées aux parois du tube intérieur
, sanssyphon, ni communication d’aucune
espèce; tandis , au contraire, que d’autres fois
elles ne sont pas adhérentes , et qu’on peut les
détacher avec facilité ; elles semblent n’ètre placées
alors que comme une sorte de fermeture mobile.
Lorsqu’on a étudié, avec un peu d’attention,
la manière dont les molusques testacés déposent
et façonnent les sédiments calcaires qui servent à
la construction de leurs demeures , on voit combien
de moyens sont employés , en raison des
formes et de la variété de ces molusques; l’on
comprend très-bien , par exemple, que ceux dont
la forme est cylindrique, tels que les serpules contournées
dont il s’agit, à mesure qu’ils acquièrent
de la grosseur , et qu’ils allongent leur test par
le haut, à l’aide du collier ou manteau qui leur
sert à déposer la matière calcaire qui en exsude ,
sont dans la nécessité de quitter le bas de leur
habitation qui devient pour eux une prison trop
étroite.
Les molusques testacés ont, dans ce cas , deux
façons de retirer l’extrémité inférieure de leur
DES FISTULANES ET SI L I Q U A I RE S. pi
corps qui est trop à la gêne ; l’une , à l’aide d’une
progression lente et insensible ; l’autre, d’une manière
brusque , par secousses, et comme par sauts.
Dans le premier cas, la coquille prend seulement
un peu plus d’épaisseur dans la partie que l’animal
abandonne, parce qu’à la suite des efforLs graduels
et lents qu’il fait pour avancer, il laisse échapper,
par tous les pores de son corps les plus gênés,
une sorte de mucus calcaire.
S i , au contraire, il se retire par secousses , à
certaines époques, l’extrémité libre de son corps
exhalant, par une sorte de transpiration, une
humeur crétacée, celle-ci doit, à la longue , se
fixer , se consolider , former une cloison concave
ou convexe , plate ou conique , en raison de la
forme inférieure du corps de l’animal. Mais l’accroissement
du molusque continuant d’avoir lieu ,
et quittant son fond par secousses , il établit bientôt
une nouvelle cloison dans la partie où il cherche
a fixer son corps, et qu’il abandonne de même.
Il me semble qu’on peut expliquer de cette
manière ces cloisons étroitement fermées et sans
issues, qu’on voit dans certaines coquilles; car,
sans cette considération , elles présenteraient une
énigme indéchiffrable.
Le lecteur voudra bien excuser les longeurs dans
lesquelles cette discussion m’a entraîné ; mais elle
m’a paru nécessaire et utile , pour éclaircir les difficultés
qui peuvent embarrasser la route du naturaliste,
lorsqu’il cherche à comparer les coquilles