contraire, la tête est moins un ovale qu’une wy--
ramide ; le nez est déprimé , les yeux élevés et
saillants.
Jamais Von n’a observé dans notre lézard ordinaire
, que les apophyses vertébrales fussent
épineuses, comme on le voit dans celles de Vanimal
qui est dans la pierre. D ’un autre côté ,
ceux qui auront examiné avec soin les dents
de nos lézards , savent qu’elles sont minces et
pointues comme des aiguilles, rangées dans un
ordre plus serré et plus court, tandis que dans
le squelette dont il s’ agit, elles sont dans un
ordre plus long , plus lâche, et qu’étant plus,
larges cl leur base, elles se terminent en pyramide.
I l résulte de ces comparaisons , si j e ne
me trompe , que la figure que j ’ai fa it représenter
n’est pas celle d’un lézard.
L ’auteur compare ensuite l’animal fossile avec
les diverses autres espèces de lézards des Indes,
et il finit par cette conclusion judicieuse.
De tout ce qui vient d’ être dit , il résulte
évidemment que l’animal fossile n’a aucun rapport
avec les cinq espèces de lézards■’ qui nous
ont servi d’objets de comparaison. Toutes ses
parties , Içi tète , les dents , ta queue, les apophyses
épineuses et aiguës des vertèbres, etc. ,
répondent exactement aux mêmes parties du
crocodile , ainsi qu’il serait possible de le démontrer
plus au long , si les limites qu’on s’est
proposées dans ce mémoire le permettaient^ de là
nous concluons que cet animal est véritablement
un crocodile.
J’ai traduit, presque litéralement, tous ces passages
du mémoire latin de Chrétien-Maximilien
Spener, inséré dans les MiscellaneaBerolinensia,
année 1710, pag. 99. Sa description, dont je n’ai
donné ici que la partie la plus essentielle, est si
bien faite, qu’un homme, un peu exercé dans l’anatomie
comparée , ne saurait s’empêcher de reconnaître
qu’elle convient parfaitement à un crocodile
de l’espèce du Gavial , et la figure que ce naturaliste
a jointe a son mémoire achève de démontrer
cette vérité. Si les naturalistes qui l’ont précédé
avaient écrit avec autant de méthode et de clarté ,
ils auraient rendu sans doute de grands services
à la science.
§; I I .
Tête de Crocodile pétrifié, du cabinet d’histoire
naturelle du Dandgrave deITesse-Darmstadt*
Cette tête de crocodile du Gange , a un pied
neuf pouces de longueur , sur deux pouces six
lignes de largeur vers le milieu du museau; elle
est entièrement pétrifiée et changée en marbre gris
foncé; c’est dans les carrières de marbre d’Altdorff,
qu’elle fut trouvée au milieu de diverses coquilles
pétrifiées.
Je vis avec intérêt ce rare fossile, dans un voyage*