beaucoup de renseignements infructueux pour voir
les os maxillaires de ces rhinocéros asiatiques , et
tous ceux que j’ai été à portée de voir, sont de l’espèce
bicorne. Je n’en parle donc ici qu’avec doute.
I «
Rhinocéros fo s s ile s , bicornes.
C’est Pallas lui-même qu’il faut entendre au sujet
du fait le plus étonnant et le plus extraordinaire
qui ait existé , en même temps qu’il est un des plus
instructifs que l’histoire naturelle ait présentés à l’observateur
j c’est celui d’un rhinocéros bicorne, dont
le cadavre entier, avec sa peau , sa graisse et ses
muscles, fut déterré dans une partie de la Sibérie
orientale, sous une colline escarpée , couverte de
glace la plus grande partie de l’année , à quinze
brasses du fleuve Wilîioni. J’ai traduit ce morceau
du mémoire de Pallas ^ écrit en latin, et imprimé
dans les actes de l’académie de Pétersbourg. Tom.
XVII.
)) Il s’agit, dit Pallas , d’une chose qui tient du
» prodige : savoir, d’un rhinocéros entier trouvé
)) dans une partie très-froide de la Sibérie orien-
î) taie. Cet animal, qui y fut enseveli à une époque
» qu’il n’est pas possible de fixer , s’est conservé
)) congelé dans cette terre inhospitalière , avec son
» cuir et des restes remarquables de chair ët de
» tendons. J’aurais présumé ne mériter aucun as-
» sentiment, sur ce fait} parmi les gens instruits,
» si je n avais transmis à votre académie les parties
» fossiles , et sur-tout le crâne entier de ce cada-
» vre j ainsi , j’en appelé, sur l’assertion de ce
» fait, au témoignage de cette illustre compagnie.
)) Etant arrivé à Ireuth, au mois de mars 1772,
» il me fut présenté entre autres curiosités la tête
)> d un animal d’une grandeur considérable , cou-
)) verte encore de son cuir naturel, et présentant
)) meme plusieurs restes de tendons et de ligaments j
» la figure et les vestiges des cornes me le firent
)) reconnaître aussi-tot pour une tête de rhinocéros.
« Pouvant à peine me persuader moi-même de ce
» que je voyais , je fus enfin confirmé dans mon
)) jugement, par deux pieds du même animal *
» savoir, un de derrière jusqu’au fémur, et l’extré-
)) mité d’un des pieds de devant. On y voyait dis-
)) tinctement et la division caractéristique des doigts
)) du rhinocéros et le cuir, avec les fibres les plus
il grosses des chairs, comme si c’eût été véritable-
» ment une momie naturelle.
)) «e reçus ces objets de M. Adam de Bril, gou-
« verneur de toute la Sibérie Orientale. Voici la
» relation que M. Jean Argunoff publia sur cette
» découverte, en langue russe , au mois de décem-
î5 bre 1771 ? datée de l’Hivernage , situé à l’em-
)) bouchure du fleuve TVillioni; elle me fut trans-
» mise à Ireuth , le 27 février suivant. L ’original
» est déposé à l’académie, le voici :
Ce mois de décembre, on trouva dans la rive
sablonneuse du fleuve JVillioni, sous une col-
Tome Ter. ^