la France, lui ont donné une grande prépondérance
sur les naturalistes qui ne s’exercent que
dans les livres et dans les cabinets.
Pinni, le scrutateur et l’historien du mont
St. Gothard; Breislak, celui du Vésuve et des
volcans éteints des environs de Naples et de
Rome ; Gazzola, ce possesseur de la plus nombreuse
et de la plus riche collection des poissons
et des plantes fossiles du Mont-Bolca(i) ; Soldani,
cet infatigable observateur , qui a fait un recueil
étonnant de toutes les coquilles microscopiques ,
fossiles et naturelles, qu’il a pu se procurer,
dans la vue de les comparer et d’en enrichir la
Géologie ; Fabroni , ce savant aussi modeste
qu’instruit, à qui toutes les parties de 1 histoire naturelle
sont familières ; Félix Fontanna, Scarpa,
Mascagni et tant d’autres qui devraient augmenter
cette liste , sont des preuves incontestables du
goût qu’ont les Italiens pour l’étude de la nature.
L ’Espagne, plus à portée que tout autre pays
(1) Bonaparte lit l’acquisition de là collection de Gazzola
j et l’envoya au Muséum national d’histoire naturelle
de Paris • elle en fait un des principaux ornements-,
en même temps que par le nombre , la grandeur , la
variété et la belle conservation des poissons presque tous
exotiques dont elle est composée, elle forme une des bases
importantes delà Géologie.Gazzola, depuis cette époque |
s’est procuré de nouveaux objets en ce genre , dus à
jpn zèle et à ses infatigables recherches.
de tirer un parti avantageux de l’histoire naturelle
, et d’en avancer les progrès par de nouvelles
découvertes , dans ses vastes possessions des
Indes orientales, et particulièrement dans la haute
et riche chaîne de ses Cordilières , n’est cependant
pas encore au niveau de la France, de l’Allemagne
, de l’Angleterre , de la Hollande et de
l’Italie , pour cette science.
Notre objet n’étant pas d’en rechercher les
causes , nous nous contenterons de dire que cela
ne tient, ni au caractère , ni à l’esprit de ce
peuple , capable d’exécuter avec succès tout ce
qu’il desire vivement ; cependant le goût de la
botanique , grâce aux travaux de Cavanille et aux
ouvrages qui en sont le fruit, semble y prendre
un certain essor : la Flore du Pérou et du C h ili,
qu’on publie dans ce moment à Madrid, est une
magnifique collection des plantes rares , et un
beau monument élevé à la botanique. ( i )
La cour d’Espagne fait voyager, depuis quelque
(1) Le botaniste Doinbey , qui avait fait un long séjour
au P é rou , et en avait rapporté la plus belle et la plus
nombreuse collection de plantes , déposées dans les herbiers
du Muséum d’histoire naturelle de Paris, partagea
tout ce qu’il avait recueilli dans cet important voyage,
avec l’Espagne : quelques circonstances malheureuses l’empêchèrent
de publier ses plantes , et la mort vint le surprendre
, lorsqu’il aurait pu s’en occuper.