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1 action des feux souterrains , je n’en rends pas
moins justice au zèle de M. de Buch , et à l ’exactitude
de ses observations topographiques. Les
principes neptuniens, dont il a été imbu dans
ses premières études , ne sauraient être effacés
si subitement, et quoique les phénomènes du
Vésuve, dont il a été témoin, lui ayent prouvé
l’identité de la plupart des laves des volcans
éteints, avec celles de ce volcan brûlant, il
semble tenir encore un peu sur quelques points
au sentiment de son illustre maître Monsieur
Werner: mais comme en fait d’opinion scienti-
fique , ainsi qu’en matière de religion , on ne
saurait trop respecter la croyance des hommes
de bonne-foi, c’est au temps seul, et aux progrès
de la raison et des lumières , à nous mener tôt
ou tard vers la vérité ; quant à celui qui aime à
croire sans examen, et qui semble se complaire
dans son erreur, il serait inutile de perdre son
temps à le tirer d’une chimère qui fait son bonheur
, sur tout lorsqu’elle ne nuit à personne.
M. Raspe a reconnu et décrit dans un temps,
les volcans éteints de l’Habischwaldt , près de
Cassel ; M. Clipstein, ceux de la Bohême ; M.
Schaub ( i ) , ne s’est pas trompé sur la nature des
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pierres noires, dures, souvent irrégulières, quelquefois
prismatiques, qui couronnent le mont
Meissner dans le pays de Hesse, et recouvrent
des mines de charbon , formées par d’immenses
dépôts de bois passés à l’état de bitume , sans
qu’ils ayent perdu leurs organisations végétales ;
il a très-bien reconnu que là , les produits d’un
gr and incendie volcanique ont recouvert directement
les produits d’une antique alluvion de
la mer,, qui a arraché de leur lieu natal, des forêts
d’abres exotiques , gissant depuis lors sous des
amas énormes de véritables laves, qui ont été
tenues dans un état de fusion , à une époque où
la subversion de ces bois les défendait nécessairement
de l’action dévorante du feu.
J’ai visité la même montagne avant que Monsieur
Schaub eu eût publié la description ; j ’apportai
d’autant plus d’attention et de soin à mes
recherches , que je savais que M. Werner avait
fait un voyage lithologique sur cette montagne
de la Hesse > qui jouit d’une grande célébrité
parmi les naturalistes de l’Allemagne ; le résultat
de mes remarques locales, et l’étude des
pierres que j’ai été à portée d’examiner, m’ont
déterminé à considérer l’espèce de manteau