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» vraisemblance que l’Amérique était la patrie
)> primitive du taureau sauvage, d’où il peut avoir
» passé en Europe dans un temps où le continent
» était peut-être très-voisin de l ’autre , par une
b continuation de terres élevées , et depuis sub -
b mergées par les effets de feux souterrains, dont
b les lies Hébrides , les Orcades , les Iles de
b Feroë et l’Islande , semblent nous indiquer les
b traces. D’après cette supposition , le bison d’A-
B mérique serait la race originale de l’espèce, et
» l’urus d’Europe , changé par le climat de sa
B nouvelle patrie , aurait acquis un poil plus
b rude au lieu de la laine du premier , et une
b taille encore plus gigantesque : page 235.
M. Pailas fait ensuite, page 2,55, et suivantes, la
comparaison du bison et de l’urus, d’après une
description fort exacte de Y u ru s , faite en 1759,
par M. Wilde , alors anatomiste de l’académie de
Pétersbourg. Quant au bison d’Amérique , il parle
de celui qu’il avait vu en Hollande , le même
.qu’on promenait de ville en ville , et dont M. de
Buffon a donné une figure dans le 3e. vol. des
suppléments à l’histoire naturelle des animaux ,
pag. 57 , pl. V. M. Pailas dit que cette ligure n'est
pas tou t a fa it exacte. b Je n’ai presque rien
trouvé, dit ensuite ce savant , dans la forme de
B cet animal , qui pût le distinguer considéra-
» blement des bonnes figures de l’urus , que nous
» avons dans les ouvrages de Ridinger , et dans
33 les gravures de la ménagerie du prince Eugène à
)> Vienne, b M. Pailas trouve cependant que la tête
du bison d’Amérique, ainsi que sa queue, sontpro-
protionnellement plus courtes que celles de l’urus;
qu’il a le dos plus élevé à l’endroit des épaules, et la
croupe plus faible et plus rétrécie. La différence du
poil lui paraît bien plus considérable; toute la tête,
la colet l’avant-train^ j usqu’ au delà des épaules,
étaient couverts d ’une laine crépue , extrêmement
douce et touffue , élastique et presque
noire , avec une légère teinte de brun , etc.
L ’urus de Lithuanie , qui a servi d’objet de
comparaison à Pailas , était un vieux taureau
sauvage delà plus forte taille, envoyé avec plusieurs
vaches à Petersbourg, par le roi de Prusse,
et qui étant mort d’une espèce de contagion en
175g, fut observé anatomiquement.
b L ’urus, dit Pailas , était d’une taille qui semble
b égaler celle du rhinocéros , et qui surpasse le
b buffle domestique ; sa longueur, depuis le bout
B du museau jusqu’à Vanus , était de dix pieds
B trois pouces , mesure d’Angleterre. Le tronc
b de devant était haut de six pieds, et celui de
b derrière l’égalait , à cause de la plus grande
b hauteur des jambes postérieures , quoique le
B tronc allât en diminuant vers la croupe. L a tête
b était longue de deux pieds six pouces , jusqu’à
b la nuque, etc. b
Au reste , continue Pailas , page 25o. b Plus le
B bison d’Amérique semble voisin de l’espèce de
b l’urus d’Europe , plus il diffère d’une autre