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dans le même état que les os fossiles de Montmartre
, ou ceux de Maestricht; la partie convexe
est noyée dans la pierre qui est calcaire , dure,,
grenue, d’un blanc grisâtre, et moulée si parfaitement
et si heureusement sur l’écusson de cette toi-
tue, qu’elle en suit la forme et les contours, et
la recouvre d’environ deux pouces et demi de matière
pierreuse sur cette face qui est bombée; tandis
que la partie concave est entièrement en évidence,
et laisse voir les côtes et l’organisation intérieure
de la tortue.
Sa contre-partie, qui existe, offre une surface
bombée ; elle n’est en quelque sorte que la matière
pierreuse qui s’est moulee dans la partie concave ;
mais ce qu’il y a de remarquable, c’est que ce relief
bombé a retenu des portions d’attaches musculaires
qui tapissaient la partie intérieure de
l’écusson, et qui sont adhérentes à la matière pierreuse
qui s’y est moulée ; le noyau s’emboîte parfaitement
dans sa contre-partie.*
La seconde, numéro 2, est de la même espèce
que la précédente ; elle a douze pouces de longueur,
sur onze pouces six lignes de largeur, de
manière que son diamètre se trouve presque égal
à sa longueur. J’attribue çettn différence dans le
diamètre, avec la précédente.,...en ce qu’on ne
compte dans celle-ci que sept cotes de chaque côte,
tandis que l’autre en a huit , ce qui lui donne
nécessairement plus de longueur. Cependant 1 on
n’apperçoit aucune fracture qui puisse avoir détaché
f o s s i l e s .
les deux côtes; il serait donc possible que la chose
tînt à l’âge de cette tortue. Elle se présente, ainsi
que la première, du cote de sa partie concave.
La troisième, numéro 5 , a un pied de' longueur,
Sur dix pouces quatre lignes de largeur : c’est encore
ici la partie concave de l’écusson supérieur qui
est en évidence ; on y compte huit côtes de chaque
côté, bien prononcées et d’une belle conservation.
En faisant le résumé du nombre des tortues qui ont
été trouvées dans les carrières de Melsbroeck, à
la découverte desquelles M. Elospies de Bruxehes
a beaucoup contribué, je me suis assuré qu’il en
existe au moins six dans les divers cabinets suivants
: trois au Muséum d’histoire naturelle de
Paris ; car il ne faut pas compter pour une qna-
trième celle qui est dans la même collection , et
qui n’est qu’une contre-partie : une qui a été gravée
dans l’oryctographie de M. Burtin; une cinquième
qui fut envoyée par ce dernier naturaliste
à Camper; la sixième qui fut donnée à M. le
prince d’Anhalt, par le docteur Durondeau, membre
de 1 academie de Bruxelles, de qui je liens-ce
dernier fait. D’autres personnes m’ont assuré à
Bruxelles , qu’il en existait encore quelques autres
chez des particuliers des environs de cette ville ,
dont on n’a su me dire le nom ; enfin n’eut-on
trouvé que ces six tortues dans la même carrière,
le fait n’en est pas moins remarquable.
Mais ce qui le rend bien intéressant sous un
autre point de vue, c’est que ces tortues qui sont