pas se procurer du charbon de terre, il faut avoîl"
néanmoins l’habitude de s’en servir.
Le charbon des pays granitiques produit une
flamme moins allongée que celle des charbons des
pays calcaires ; la fumée qui s’en exhale, n’apoint
une odeur fétide, celle-ci est plutôt résineuse qu’ab
kalescente, et même lorsqu’elle est très-atténuée,
elle a quelque chose qui tient de celle du succin. Aussi
l ’odeur du bon charbon de terre collant,loin d’être
mal saine et désagréable , paraît amie des nerfs,
et plaît à ceux qui ont l’habitude de faire usage
de ce combustible. Il est bon d’observer que je
ne parle ici que des molécules odorantes qui
s’émanent lorsqu’on brûle du charbon de terre
dans des cheminées à grilles, construites sur de
bons principes, telles que celles qu’on fait en Angleterre
, ou celles de Desarnod, à Paris, et non
d’une masse de vapeur qui se répandrait dans un
appartement, si la cheminée n’entraînait pas toute
la fumée ; car alors le bois serait lui-même aussi
incommode et sa fumée plus dangereuse que celle
du charbon de terre. Je m’étends peut-être trop
6iir ces détails , mais ils tendent à caractériser les
bons charbons de terre, à démontrer combien la
division que j’ai établie devenait nécessaire, et il
s’agit ici d’un combustible qui fait une des principales
richesses de l’Angleterre , et dont on ne
sent pas encore en France toute l’utihté pour les
usages économiques, et particulièrement pour les
grandes manufactures.
Le charbon.des pays granitiques est d’une contexture
ordinairement lamelleuse ; les lames minces
et brillantes qui le composent, sont tantôt juxtapo-.
sées les unes sur les autres , tantôt entremelees.
Lorsque les lames sont lâches et peu ad.hei entes,
le charbon est friable, et sujet a s exfolier et a se
réduire en miettes. C’est en cet état qu il est
connu dans les mines si riches du Lyonnois , du
Forez, des Cévennes, et même en Flandre, sous
le nom de houille; et, quoique la qualité en soit
très #bonne, son état de division ne permet pas
d’en faire usage dans les cheminées, d’une manière
aussi commode que lorsqu’il est divisé en gros
morceaux, et il se vend alors à un prix plus bas.
Dans quelques mines, et ce sont en général les
meilleures , les couches de charbon sont plus
épaisses , ont une plus grande consistence, qui
permet de les extraire en gros morceaux le transport
en est plus facile, et cette espèce de charboiï
est recherchée pour l’usage des cheminées , des
poêles, et des autres fourneaux. C est parmi cette
sorte de charbon qu’on en trouve assez souvent
dont les lames sont disposées en stries longitudinales
\ ce qui donne aux morceaux qui ont cette
configuration , une fausse apparence de bois. Ces
stries sont d’un noir tres-brillant, mais leur éclat
diffère de celui des charbons changes en jayet,
en ce que ceux-ci, quoique luisants, ont un grain
serré et uni, dont le poli naturel a quelque chose
d’onctueux ; tandis que les lames , les stries, ou