morceau fut envoyé , avec un mémoire, à l’académie
impériale de Pétersbourg, qui l ’a fait graver à la suite
du mémoire de Camper, dans le tom. 1 1 , tab. 9 , des
actes de celte société.
Ce qu’il y a d’extraordinaire , c’est que Pierre Camper,
qui, avant d’avoir eu en sa possession le bel échantillon
de Michaëlis, avait regarde l’animal en question, comme
ayant eu une trompe, et des défenses qui le classaient
dans le genre des éléphants , rétracta dans un second
mémoire , l’excellente opinion qu’il avait émise., à ce
sujet, dans un précédent mémoire adressé à la même
société. Il était réservé à son fils, de relever l’erreur
de son père au sujet de cet animal , de même qu’il
l ’a fa it, ainsi qu’on l’a pu voir, au sujet du crocodile
de Maastricht.
I l paraît que ce qui avait trompé Pierre Camper,
dans l’examen de cette grande portion de mâchoire ,
c’est, qu’en suivant l ’indication de Michaëlis, il l’avait
étudiée en la considérant dans une position qui n’était
pas la sienne ; mais son fils , après bien des doutes et
des tâtonnements, sur le mécanisme de cette portion
de mâchoire supérieure , trouva enfin sa véritable position
naturelle ; et après un examen nouveau, et une
discussion très-instructive et très-intéressante, qu’il faut
lire dans le livre même qu’il vient de publier, il démontre
l’erreur du docteur Michaëlis, ainsi que celle de son
père , et conclut que cette mâchoire a certainement
appartenu à un grand animal du genre des éléphants,
mais d’une structure osseuse plus forte que celle des
éléphants ordinaires.
Je rappèle cette circonstance importante, parce que,
donnant ici la figure d’une portion de la mâchoire inférieure
du même animal, il est essentiel d’avoir des
notions bien exactes sur tout ce qui concerne la forme
de la mâchoire supérieure , ainsi que le nombre des
dents molaires.
On a vu que la portion de mâchoire supérieure ,
venue de Michaëlis , avait trois molaires fixées dans
les alvéolés. Camper fils conclut, d’un second exemple,
que cette espèce inconnue d’éléphants devait avoir au
moins trois dents à chaque portion de mâchoire supérieure
: ce qu’il dit à ce sujet mérite d’être connu.
<( Le fragment du crâne d’un individu de pareille es-
)> pèce , que je conserve dans ma collection , fournit
» des preuves certaines qu’il y en avait au moins trois
» dans chacune des mâchoires supérieures ,- les dimen-
« sions en étaient fort inégales,- ca r , tandis que les
» dernières, ont cinq rangées de pointes, on en re-
» marque seulement trois à celles qui précédent. iLa
5) mâchoire inférieure, représentée par Hunter, dans
» les Transactions philosophiques , ne contient plus
3) qu’une seule molaire; il est cependant facile d’y re-
3) connaître 1 aveole d une seconde dent plus avancée.
3» Il en résulte que le nombre des dents mâchelières,
3> a du être plus grand dans les mâchoires supérieures
3> que dans les inférieures (x) ».
Camper donne ensuite quelques détails anatomiques
sur la grandeur des têtes fossiles de l’animal de l’Ohio ,
comparée avec celles des plus gi’os éléphants asiatiques ,
et il trouve que l ’eléphant à ’molaires protubérantes , doit
excéder d’un quart pour les os de la tête, celui d’Asie ; il
résumé ensuite les caractères spécifiques de l’espèco fossile 1
(1) Description anatomique d’un éléphant, par Camper 5 pag.
212 et suiv. de l’édit, in-folio.