bitationsdes molusques, en eut détruit les premiers
types, pour se copier ensuite elle-même d’une
maniéré inexacte, en négligeant quelques-unes de
ces formes qu elle ne faisait plus reparaître.
Sans rappeler ici toutes les causes qui peuvent
faire douter qu’il y ait des familles perdues
parmi les animaux de la mer, je dirai seulement
qu’un des principaux motifs qui établissait cette
différence remarquable dans les opinions, c’est
qu en général, on s’entendait mal sur la désignation
des espèces, et que les caractères génériques
n’étaient pas établis , ou portaient sur des bases
trop incertaines ou trop variables.
J’ai dit dans un autre ouvrage (1), que ee n’est
que depuis que Bruguyère avait heureusement
adopte la marche systématique de Linné, et avait
augmenté le nombre des genres des coquilles, qu’on
avait pu commencer à s’entendre j mais j’ai annonce
en même temps que le beau travail de La-
marck, qui a porté d’un seul trait les genres au
nombre de plus de cent cinquante , nous mettait à
portée de marcher d’un pas plus assuré dans cette
carrière difficile. Nous pouvons en effet, par ce
moyen, comparer avec exactitude les coquilles
fossiles avec les coquilles vivantes , et nous en-
(x) Histoire naturelle de la montagne de St. Pierre
de Maestricht, in-4° , papier nom de Jésus, avec soixante
•planches j Paris , Déterville , rue du Battoir.
hrj
tendre à de grandes distances, en rapportant les
caractères et les phrases méthodiques qui les constituent.
(x)
Je dois ajouter que depuis la publication de son
livre , Lamarck a fait de nouvelles recherches ,
et s’est procuré des matériaux propres à perfectionner
encore ces genres., et à en augmenter le
nombre.L’ouvrage de DenysMonfort, sur l’histoire
naturelle des molusques, est propre aussi à répandre
des lumières sur quelques genres de coquilles,
tels que les argonautes et les différentes espèces
de nautiles dont il a fait connaître les animaux
(2). Ce même naturaliste s’occupe , dans ce
moment, d’un travail très-important sur les ammonites
, et il faut attendre de ses lumières et de
son activité , qu’il débrouillera celte partie difficile
de l’histoire des fossiles, et s’efforcera de la présenter
avec autant de méthode que de clarté.
L ’on voit, d’après ce que je viens de dire, que
l’histoire naturelle des coquilles va reposer enfin sur
des bases certaines , et que le fond de ses richesses
ayant été considérablement augmenté par les
voyages et les découvertes faites dans les mers
du Sud, l’on sera plus à porlée que jamais , de
faire des recherches comparatives sur cette grande
(1) Lamarck, système des animaux sans vertèbres :
Paris 1801 , in-8°.
(2) Histoire naturelle générale et particulière des’
molusques ; Paris, Dufar, in-8°.? 4 vol. Cg.