Ce qu’il y a ici de plus étonnant encore , c’est que cet
amas de végétaux , occupe un espace de plus de deux
lieues, et que le schiste marneux feuilleté qui renferme
ces plantes, est recouvert de plus de douze cents pieds de
laves de diverses espèces dans quelques endroits ; que
ces laves sont tantôt poreuses ou scoriiiées, tantôt cour
pactes , colomnaires et basaltiques, tantôt en forme de
brèches, d’autrefois composées de tufas résultants d’éruptions
boueuses ou produits par des dépôts provenus
des déjections du f e u , soit sous formes de laves terreuses
, soit en manière de pluies de cendres, qui paraissent
avoir été remaniées par les eaux.
L ’on ne peut pas dire , sur-tout si l’on a vu les lie u x ,
que les couches fissiles de matières marneuses qui renferment
les plantes et les poissons , soient venues se
juxta-poser après coup , contre les escarpements volcaniques
qui existent au-dessus de ces dépôts prétendus
secondaires.
J’ai fait voir le contraire à plusieurs savants naturalistes
, qui en sont convenus, en leur montrant que
les laves se sont incontestablement fait jour au travers
des couches fissiles marneuses , qu’elles les ont soulevées,
et les ont pénétrées dans plusieurs sens , qu’on en trouve
qui y sont encore adhérentes , et qui ont converti ,
quelquefois en véritables charbons , des portions de bois
qui se trouvent à côté de ces feuilles fossiles.
J’insiste d’autant plus sur ce fa it, que si une fois il
est généralement admis , après l’avoir fait passer par
toutes les épreuves de la critique et de la discussion,
il tendra à démontrer que ces anciens volcans , qui se
sont manifestés à des époques très-reculées , étaient neanmoins
postérieurs , ou tout au plus contemporains de
l ’époque et de la cause qui ont réuni tant de végétaux,