Les cellules faites par ces vers marins, sont
le plus souvent remplies de la matière même du
silex , mais quelquefois aussi elles sont demeurées
vides ; il en est meme quelques-unes où le foureau
coqnillier des tarels se distingue et n’est pas entièrement
siliceux.
On peut suivre le passage graduel du bois à
l’étal de silex , d’une manière très instructive, dans
ceux des environs de la montagne de Maestrieht.
L ’on y voit des troncs parfaitement caractérisés,
dont le tissu réticulaire et même les trachées se
distinguent parfaitement jusqu’à la profondeur de
cinq a six pouces , tandis qu’ils s’effacent insensiblement,
au point que la pâte du silex n’offre
plus aucun caractère d’organisation, et ressemble
à une substance pierreuse homogène inorganique;
ce qui tend a démontrer qu’il est possible quelquefois
que des silex qui n’offrent qu’une matière
brute et informe, ayentapparlenuprimordialement
à des restes de végétaux ou m'me d’animaux particulièrement
de la classe des molusques; il n’est
peut-être pas invraisemblable que la plupart des
silex qu’on trouve au milieu des craies n’ayent eu
une semblable origine animale, ainsi que l’avaient
écrit et avancé quelques naturalistes. Plusieurs des
bois siliceux des environs de Maestrieht sont percés
ainsi que je l’ai déjà dit par des tarets. Ceux-
ci ont la tête presque ronde et un peu en forme
de massue , et se rapprochent plus des jîstulanes
que des tarets. On pourrait les rapporter à l’es--«
pèce que la Marck définit dans ses leçons sous le
nom de fistulana personata , et dont j ’ai fait
l’espèce fistulana tuba tritonis, page 85 , à l’article
des fistulanes fossiles de cet essai de géologie.
La collection du muséum d’histoire naturelle
de Paris renferme quelques gros morceaux
de bois siliceux de Maestrieht, où l’on peut distinguer
la tête ou le gros bout arrondi et fermé de
ces fistulanes ; j’en ai fait figurer moi-même un
superbe échantillon de mon cabinet, dans l’histoire
naturelle de la montagne de St. Pierre , d’après
un dessin de Maréchal, gravé avec autant de soin
que d’exactitude (1). La Sibérie offre aussi quelques
bois pétrifiés, percés par de gros tarets. On trouve
dans le Soissonnais, des bois siliceux blanchâtres,
rongés de vers marins, dont les cavités sont remplies
d’une matière siliceuse demi-transparente qui ressemble
à de la Calcédoine Les tarels qui ont percé
ces bois sont beaucoup plus petits que ceux qu’on
trouve dans le bois siliceux des environs de Maes-
tricht, et les caractères propres à en déterminer
l’espèce, sont effacés.
On trouve des bois siliceux dans plusieurs endroits
des environs de Paris, du côté de Nanterre
et ailleurs. On en a découvert quelquefois dans
les carrières à plâtre de Montmartre, dans la
masse même du gypse. On voit un fort bel échan-
(x) Histoire naturelle de la montagne de St.-Pierre de
Maestrieht, pag. îSx , planch. XXXIII de l’édit, in-4.