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espèce de fissure est remplacée quelquefois par de
petites ouvertures étroites, d’une ligne de lon-
geur environ, rapprochées les unes des autres,
et séparées par des points d’interception.
Rumph a figuré dans la planche X L I , lettre
H , de son savant ouvrage sur les curiosités d’Am-
boine, un corps testacé du même genre, ainsi qu’on
peut en juger par la figure qu’il faut consulter,
et par la description dont je joins ici la traduction
littérale.
« Solen anguinus ; en Malais cappand o f
» bia ular , est un tuyau mince et presque pa-
j) pyracé, contourné sur lui.même, comme une
» couleuvre ; blanc à l’extérieur ; recouvert de pro-
)) éminences anguleuses ; l’animal est intérieur,
» mou ; sa bouche est munie d’une petite mitre
D testacée ou coquille dentelée ; il ne se tient ni
» dans le bois , ni dans la vase , mais s’attache
)) aux rochers qui sont poreux , et s’y fixe par
» sa bouche ; on le trouve rarement, et il est
.» rangé parmi les plus grandes raretés.
Rumph , curiosités d’Amboine , pag. 125, de
l’édition Hollandaise , et planche X L I , lettre H.
Cette description est assez d’accord avec celle
que j’ai donnée de la siliquaire fossile de Grignon
, pour que nous puissions être fondés à considérer
ces deux corps marins comme analogues;
je sais que l’on pourrait objecter que Rumph
n’a pas fait mention , dans les détails descriptifs
qu’il a donnés de cette coquille, de la petite fente
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longitudinale et étroite qui règne le long du tube,
et en suit la direction; mais outre que cette fissure
est quelquefois suppléée par des trous oblongs, et
qu’elle disparaît même souvent à mesure que la
coquille s’allonge et grossit, en augmentant ses
contours en spirale ; c’est que le dessin fait avec
beaucoup de soins , ainsi que tous ceux du même
ouvrage , semble indiquer cette fente étroite.
Quant à l’animal intérieur, dont la bouche est
munie d’une petite mitre testacée , d’après la
description du savant naturaliste Hollandais , l’on
comprend que ce fait ne saurait être vérifié dans
le fossile , dont l ’animal est détruit depuis bien des
siècles; et comme la siliquaire est construite en
sens inverse de la fistulane, c’est-à-dire que le gros
bout du test est ouvert, tandis qu’il est fermé dans
la fistulane ; il en résulte que la petite mitre testacée
de la siliquaire a dû échapper , tandis que
les deux petites valves intérieures de l ’animal de
la fistulane n’ont pû sortir, même dans l’état fossile
, l’ouverture étant infiniment moins grande
que les deux valves qui s’y trouvent emprisonnées.
Mais un fait qui n’avait encore été remarqué
par aucun naturaliste , et qui avait même échappé
à Rumph , ce qui, au reste, n’est pas étonnant,
parce que la siliquaire vivante dont il fait mention,
était fort rare, et qu’il ne crut pas devoir la rompre
pour observer sa structure intérieure, c’est que
la plupart des siliquaires fossiles de Grignon , je
dirais presque toutes celles qui n’ont pas souffert,