avait eue en son pouvoir , et dont il fit parvenir
la mesure à Camper. Je ne parle pas de celle de
Ryfsnyder de Rotterdam , qui, d’après une lettre
de Klockner à Camper , en possédait une du
poids de deux cent cinquante livres , parce que
j ’avoue que je regarde ce poids comme inexact.
JSjon intention est de rappeler simplement ici ,
qu’une des plus grandes défenses fossiles connues,
ne s’éloigne pas autant qu’on pourrait le croire
pour la grandeur de celle des éléphants de nos
jours , parmi lesquels on peut trouver aussi quelquefois*
des géants.
Ce n’est pas ici la seule défense et les autres
restes d’éléphants qui ayent été trouvés dans les
environs de Rome ; le Tibre en a mis à découvert
plusieurs du côté de Lodi, et le hasard en
fit déterrer une dans un vignoble très - élevé
au - dessus de la plaine , à une petite distance
de la ville de Rome; il est bien certain , dit
Fortis à ce sujet , que ni les anciens Etrusques
, ni les premiers Romains , n étaient pas
assez barbares pour enterrer les défenses des
éléphants qui auraient été leurs comlempo-
rains (1).
Une seconde défense fossile d’un grand volume,
est celle découverte par le soin et le zèle du comte
de Gazola de Vérone , à qui l’on doit cette
collection unique de poissons fossiles, tirés des
carrières de Vestena-Nova, qui fait l’admiration
et l’étonnement de tous les gavants. La défense
d’éléphant, dont il est question , fut trouvée dans
un lieu nommé Serbaro , sur le sommet d’un des
prolongements des montagnes qui aboutissent à
Romagnano. Comme Fortis, ami du comte de
Gazola , se trouvait sur les lieux à l’époque de
cette découverte, et qu’il vient tde publier dans
le tom. II dé ses mémoires, pour servir à l’histoire
naturelle de l’Italie , la description de cette
défense et des autres ossements trouvés dans le
même lieu , j’emprunterai de ce savant naturaliste
les traits principaux quitiènent à cette description.
« L ’état de dégradation où se trouvent les cou-
)) clips de la surface du Serbaro , paraît venir
)) de ce que les eaux y ont creusé de grands trous
» à la surface, et des interruptions même de dix
» à douze pieds de diamètre , tout comme on
» voit arriver le long des côtes pierreuses qui
)) bordent les mers actuelles, où les vagues sou-
» lèvent, morcèlent, entraînent pièce par pièce
» les masses les plus solides, et y multiplient les
» emplacements creux : c’est dans un de ces em-
)) placements creux , dont la surface était recou-
» verte de terre végétale, au pied d’une rangée
» de rochers inclinés vers le ravin du Vajo di
» Squaranto , et précisément vis-à vis du petit
)> hameau de Cancello , qu’on avait découvert en