)) J’espère, dit Camper, qu’on me permettra dé
)> présenter quelques doutes sur l’application trop
)) générale des observations de Cuvier ; ils sont
)) fondés sur 1 élude d’un grand nombre de molaires
)) et de mâchoires fossiles, que feu mon père avait
)) recueillies, dans le dessein de les comparer avec
3) les ossements analogues d’éléphants , actuelle-
33 ment en vie, pour en tirer des conclusions
3) relatives à l’histoire physique de la terre.
3) J ai remarque, en premier lieu , que les pla- 3) ques des molaires ne sont pas toujours également
3) serrées les unes sur les autres, dans les sujets
3) vivants comme dans les fossiles , celles de la
3) molaire a , e, d, planche IX , lig. 2, étant aussi
3) nombreuses, aussi étroites et aussi légèrement
3) ondoyantes que dans aucune molaire fossile que 3) je possède. Les plaques de la fig. 6 et y sont
3) plus écartées, et conformes aux dents de l’adulte ?
3) représentées lig. 5 de la planche X III5 elles sont
3) aussi plus ondoyantes , et conviènent parfaite-
» ment à la description de l ’éléphant des Indes,
3) donnée par Cuvier. Je puis montrer néanmoins
33 les. fragments de trois molaires fossiles , dont
33 les plaques ne présentent pas moins d’écar-
33 tement, et qui 11e sont pas moins festonnées
33 que celles de la race asiatique.
33 Le nombre des plaques ou sillons varie dans
33 les sujets vivants , comme dans les fossiles ,
33 même pour les molaires postérieures. C’est ainsi
33 que la dernière molaire de la. figure 2 , planche
33 X IX , aurait été composée de douze éléments,
3) tandis que celle de la figure 6 en compte vingt-
3> trois. Je pourrais alléguer une différence pareille
33 dans le nombre des éléments qui composent les
33 molaires fossiles du Mammouth.
33 L ’ouverture des branches de la mâchoire in-
33 férieure n’est pas moins sujète à varier dans les
33 individus de la même espèce , que le nombre des
33 plaques dont il a été question : j’en puis conlir-
33 mer la réalité par les deux crânes d’éléphants
33 de Ceylan que je possède. Les distances prises
33 entre les extrémités antérieures des molaires,
33 dilfèrent dans les deux sujets, comme trois pouces
33 et demi à un pouce trois quarts, ce qui réduit
33 dans le dernier, la distance des molaires' supé-
3) rieures, à bien peu de chose. La même distance
33 prise entre les molaires d’un Mammouth d’égale
33 grandeur , n’excède pas trois pouces. La capacité
33 du canal qui, dans chacun de ces individus, a
33 terminé les mâchoires, diffère en raison de ces
33 dimensions, d’où il résulte que les propriétés
33 énoncées par Vanatomiste français, ne sau~
33 raient être adoptées comme des caractères
33 spécifiques(1)33.
L ’on voit d’après cet examen comparatif, fait
avec autant de soin que de prudence , que des trois 1
( 1 ) D e s c r i p t i o n a n a t o m i q u e d ’ u n é l é p h a n t m â l e , p a g .
Ï Q e t 2 0 .