perbes tronçons au muséum d’histoire naturelle
de Paris, qui sont tous dans cet état de pétrification.
L ’organisation des palmiers est telle , qu’on
ne peut pas les méconnaître, même dans leur état
v$e pétrification , lorsqu’on a lu avec attention le
mémoire de mon très-savant et excellent ami Des-
fontainess sur l’organisation des monocotylédons,
inséré dans le tome I. page 4^8 , des mémoiresde
physique et de mathématiques de l’institut. Voici
3a distinction claire et précise que ce célèbre botaniste
a établie au sujet des monocotylédons, parmi
lesquels' sont rangés les palmiers , « Végétaux qui
» n’ont point de couches concentriques distinctes,
)) dont la solidité décroît de la circonférence vers le
5) centre; moelle interposée entre les fibres ; point
3) de prolongements médullaires en rayons diver-
» gen’s — » En rendant ainsi un service à la botanique
, Desfontaines a fourni aux géologues les
moyens de reconnaître les palmiers pétrifiés ; et
comme ces arbres sont exotiques , et qu’on les
trouve fréquemment en France, en Allemagne
et ailleurs , il était important d’avoir la certitude
qu’ils ont appartenu en effet à une famille
de végétaux qui ne croît que dans des latitudes
très-chaudes.
§* I I I .
Sois à l’état de silex.
Les bois siliceux ont un caractère extérieur qui
les distingue des bois agatisés ; ils ont en apparence
la pâte moins pure , moins homogène, le
grain moins fin ; il semble que l ’action de l’air a
beaucoup plus de prise sur eux à la longue. Une
portion de chaux, quoiqu’en petite quantité, paraît
avoir souillé le quartz qui forme leur principe constituant.
En un mot , ils ont un faciès qui ne
trompe pas le naturaliste un peu exercé. On
trouve de très-grandes quantités de bois qui ont
éprouvé cette modification. On en voit des troncs
entiers qui ont quelquefois trois ou quatre pieds
de hauteur sur dix-huit pouces de diamètre dont
les noeuds sont bien marqués , dont les couches
concentriques sont parfaitement distinctes , ainsi
que leur tissu réticulaire.
Il y a de ces bois qui ont été long-temps le jouet
des flots de la mer, puisqu’on en trouve qui ont
été percés par des tarets. Ceux qu’on découvre
dans les environs de la montagne de St. Pierre-
de-Maestricht, avec des coquilles et autres corps
marins, sont un exemple frappant de ce que j’avance.
On trouve de ces morceaux de bois, particulièrement
dans cette partie de la montagne qui fait
face à la Meuse , qui pèsent plus de cent cinquante
livres ; ils sont entièrement changés en silex pierre
à fusil, semblable à lui des environs de Paris,
et percés de toutes parts de tarets de forme cylindrique
, de la grosseur du doigt, qui ont quelquefois
six pouces de longueur.