102 D E S A L C Y O N S .
D’après cela il est probable qu’on en trouvera d’autres
espèces dans différentes mers ; alors nous ne
regarderons plus, comme des espèces perdues, le
grand nombre et la diversité de celles que noos
trouvons, pour ainsi dire , en famille et dans l’état
fossile au milieu des bancs calcaires les plus anciens.
Forster , qui accompagnait le capitaine Coock, a
rendu aussi des services à la science , et nous avons
lieu d’attendre du capitaine Baudin d’abondantes
récoltes de faits nouveaux relativement aux productions
de la mer , non-seulement parce qu’avant
son départ il a très bien senti que cette partie avait
été négligée , mais il a avec lui des naturalistes
pleins de zèle, tels que le zoologiste Maugé , qui
doivent s’occupper essentiellement de cette partie.
Les alcyons pétrifiés sont très-nombreux dans
certains pays , où l’on en trouve de plusieurs espèces
; le plus grand nombre est changé en silex ;
l’on en voit aussi dans la pierre calcaire : mais,
je ne sache pas que jamais il en ait existé dans
l’état purement fossile, comme les madrépores et
les coquilles de Grignon» La très-grande porosité
de ces espèces de polypiers, l ’état de friabilité ,
que la dessication opère sur eux , en est probablement
la cause ; tandis que la matière siliceuse,
ou la terre calcaire , en s’introduisant dans les
pores dont ces corps sont, pour ainsi dire , cribles ,
leur ont donné de la consistance, et la solidité requise
pour conserver les formes diverses qui en
caractérisent les espèces.
I 07
D E S ALCYONS . r?
Ces espèces sont très-nombreuses et très-variées
dans la Touraine , ainsi que dans la Normandie
du côté de St.-Himer, de Bayeux , et ailleurs.
Guettard en a figuré plusieurs dans le tom. 5 d-e
ses mémoires ; voyez aussi Davüa, tom. 3, pag. 38.
J’ai cru devoir faire mention de ces polypiers ,
parce qu’on en reconnaît incontestablement ün qui
a son analogue , ce qui doit nous faire présumer
que les autres espèces existent peut-être dans les
fonds encore inconnus de quelques mers.
Celui dont je veux parler est Valcy onium ficus
Linn. sp. 10; Olivi zoologia adricitica, pag. 24o :
voici ce qu’en dit cet excellent observateur.)) Abita,
» verso l’extremità australe délia fossa , Odessa
r termina dirimpetto al porto di volana in 120 piedi
)) di profondita, a 5o e più miglia di distanza dal
)> lido : ivi abbonda talmente , che i pescatori ne
)> riempiono le reti : negli altri siti eraro ordina-
)) rimente sta attaccato quasi con un peduncolo
)) délia stessa sostanza al turbo terebra , Linn.))
L ’on voit que les polypiers existent en famille
dans ce fond de mer particulier, éloignés de plus
de trente milles de la terre , et à une profondeur
de cent vingt pieds ; mon confrère et mon ami
Desfontaines , professeur de botanique au Muséum
national d’histoire naturelle , a trouvé il y a
dix-sept ans ce même alcyon dans la mer de Tunis,
où les pêcheurs l’amènent souvent dans leurs filets.
Il m’en a donné un exemplaire attaché à une
branche de corail d’un beau rouge. ^