)) d’ailleurs beaucoup davantage : l’un et l’autre
» ajoutant à la hauteur de l’axe vertical de la tête,
» change les proportions du profil ( 1 ). »
Tout ce que Camper fils a écrit sur l’éléphant de
l’Ohio, achève de mettre cette vérité dans le plus
grand jour 5 et l’on doit lui savoir d’autant plus
gré des suites qu’il a données à son travail, dans
l ’intention très-pure de découvrir la vérité, qu’il
était lui-même fortement prévenu en faveur de
l ’opinion de son père , et qu’il a eu la bonne-foi de
convenir que ce dernier s’était trompé 5 si l’on
apportait toujours la même loyauté dans de semblables
discussions, les sciences feraient des pas
bien plus rapides.
Depuis l’époque très-nouvelle de la publication
de l’ouvrage de Camper , on a acquis une preuve
matérielle qu’il ne s’est pas trompé. M. Peales,
directeur du Muséum d’histoire naturelle de Philadelphie
, à force de recherches , de voyages et
de dépenses , est parvenu à réunir la charpente
os§euse entière de ce grand quadrupède, et en
a formé un squelette admirable , auquel il ne
manque presque rien. Ce morceau précieux et
unique en histoire naturelle , est dans le cabinet
de Philadelphie , dont il fait l’ornement. Les
sciences auront obligation à l’Amérique de ce fait
si important en géologie, et M. Peales nous a appris,
(1) Camper, description anatomique d’un élépliant,
pag. 24.
D E l ’ O II I O. 260
dans sa correspondance avec le Muséum , que
deux de ses fils se disposaient à en faire transporter
un second , un peu moins parfait, à Londres,
de là à Paris. Il considère cet animal comme un
éléphant d’une espèce particulière, et à dents molaires
pointues (1). Il lui donne mal à-propos le nom
de Mammouth , qui est spécialement consacré à
l’espèce fossile de l’éléphant de Sibérie.
J’ai fait figurer, planche XIV, fig. ITI, une dent
molaire de l’éléphant à dents pointues ou, protubérantes,
afin d’en donner une idée exacte à ceux
qui n’ont pas été à portée de voir des dents de
cette espèce ; les molaires de l’éléphant d’Asie , et
de celui d’Afrique,sont placées sur la même planche,
ce qui permet d’en distinguer non seulement les
caractères , mais encore de pouvoir les comparer
facilement, et d’en saisir plus promptement les différences.
Je n’ai pas cru qu’il fût .nécessaire de
représenter la dent de l’éléphant de Sibérie,connu
sous le nom de Mammouth , parce qu’elle ne diffère
de celle d’Asie , que par ses lames et ses sillons
parallèles plus rapprochés 5 l’on sera toujours à
temps d’en former une espèce particulière, lorsque
de nouvelles recherches, et un examen fondé sur
de plus nombreuses observations , ne laisseront "
plus subsister de doutes à ce sujet.
(i) Vid. L ’extrait cl’une lettre cle M. Peales, directeur
du Muséum d’histoire naturelle du Philadelphie, insérée
dans les annales du Muséum de P a r is , toril. I , pag. 251.