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Bois à Vètat de pech-stein, ou de pierre de
poix.
L ’on trouve souvent des bois qui ont éprouvé
une modification telle qu’ils ont acquis un aspect
en quelque sorte résineux , plus ou moins luisant,
et une cassure onctueuse et même un peu vitreuse,
plus ou moins transparente ; il y en a des espèces
ou variétés particulières , dont la transparence est
nulle , quoique les autres caractères , qui les
constituent pech-stein ligneux, subsistent.
On trouve des bois parfaitement caractérisés ,
changés en pierre de poix , d’un blanc laiteux ,
d’autres d’un blanc sale, plusieurs couleur de suc-
cin et d’une belle transparence , dans les monts
Carpaths en haute Hongrie, ainsi qu’àTelkobanya
dans la même contrée ; lorsque ces bois sont polis,
on distingue les trachées et toute l’organisation ligneuse
; on en trouve qui, frappés avec le marteau ,
se détachent en lames minces qui ont l’apparence
de bois de sapin ; mais on ne saurait néanmoins
affirmer avec certitude qu’ils ayent appartenu à
cette espèce d’arbre. '
Le docteur de Larbre, trouva dans un tuffa
volcanique d’Auvergne , un très-beau morceau de
bois changé en pech-stein d’une couleur brunjaunâtre
foncé , qui a reçu un beau poli ; on le voit
dans le muséum d’histoire naturelle de Paris; les
caractères dubois, quoique très-reconnaissables encore,
sont néanmoins en partie effacés et comma
masqués par la matière du pech-stein. J’ai fait la
même observation sur d’autres bois changés en
pierre de poix, qu’on trouve en assez grande
abondance , et même en gros morceaux, parmi
les tuffas volcaniques des environs du Puy en-
Velay,
En visitant les volcans éteints des environs de
la ville de Francfort sur le Mein en 1799, je trouvai
dans deux carrières ouvertes, d’où l’on tirait
des moellons de lave pour bâtir, dans un quartier
nommé Afferstein, à trois quarts de lieue de la
ville et dans la plaine, une si grande quantité de
bois changés en pech-stein, à la profondeur de
seize pieds environ, que j’en détachai plus de
deux cents livres pesant ; ces pech-steins sont
jaunâtres en général, mais quelquefois d’un jaune
foncé tirant sur le brun. Ils étaient accumulés sans
ordre , et en morceaux dont quelques-uns pesaient
plus de quinze livres, au-dessous d’une
couche de lave, ou plutôt d’un tuffa volcanique,
tendre dans quelques parties , un peu terreux
dans d’autres.
Je fus d’autant plus charmé d’avoir trouvé ces
pech-steins sur les lieux, sans indication et sans
guide., que la grande quantité que j’en retirai moi-
même , aidé de M. de Mont fort, mon compagnon