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)) espèce de bête à corne , toute particulière à F A-
» mérique, et très-distincte de toutes les variétés
3> du taureau et du buffle ; c’est le même animal
B dont le père Charleroix parle à la suite de la des-
)) cription qu’il a donnée du bison d’Amérique ,
)) et qu’il appèle du nom de boeuf musqué. ))
C’est celui à grandes et grosses cornes , dont
les racines se joignent vers le haut de la tete , et
descendent à côté des yeux, presque aussi bas
que la gueule , et remontent ensuite en haut par le
bout. Le même, dont la tête est figurée clans le
dernier supplément de Buffon , tom. 6. pl. 3. On
trouve ce boeuf musqué aux environs de la baye
de Hudson. Il porte aussi delà laine. Il en existe
une belle tête au muséum d’histoire naturelle de
Paris. M. de Buffon , dans son supplément ci-
dessus cité, ne le regarde que comme une variété
du bison. L ’on doit à Pennant la première figure
du boeuf musqué ; mais il le considère comme le
bison d’Amérique des auteurs , et comme le
même que le boeuf du Canada de Charlei oix ,
en ajoutant que le boeuf musqué du même , ne
lui semble pas être d’une espèce différente (:i).
» D’après la description et les éclaircissements de
)> M. Pennant, dit M. Pallas , page 243 du même
» mémoire, et d’après quelques notes prises sur
» une tête entière du boeuf musqué, que j’ai vu
(i) Pennant, synopsis o f cjuadruped. p. 8,9, tab. I I ,
fi g. 2.
)> dans le Muséum de Londres; il n’est plus douteux
» que ces crânes singuliers que j’ai décrits dans le
» 17e. tomé des nouveaux commentaires de Paca-’
)> démie , page 602, tome 17, sont effectlvémèht
)) ceux du boeuf musqué de l’Améfique'sè'pten-
)) trionàle, dont les cadavres ont pu avoir été flotés
)) ou arriver avec les glaces , jusques sur les cèdes
» arctiques de la Sibérie , où ces crânes ont été
» trouvés. Je ne répéterai point ici la description
» de leur forme singulière , et de la position de
» leurs cornes , dont le caractère décisif indique1
)> absolument lé meme animal que Charlevoix dé-
» crit, d’après M. Jérémie, et dont M. Pennant a
» fait graver le dessin. »
De tout ce qui vient d’être dit par Pallas , l'on
peut conclure , 1°. que quoique le bison d’Amérique
ait une grande ressemblance avec l’urus de
Lithuanie, c’est-à-dire, avec l’urus de Jules César-,
H ën -diffère néanmoins par la tête ainsi que par
ta queue qui sont plus courtes que dans le bison ;
il serait donc possible que êe ne fût pas le même
animÙi , et ceci mérite un nouvel examen.
2°. Que l’nrüs est d’une grandeur qui surpasse
celle du buffle. . .
WP Que par toute la Sibérie , on- 11e trouve ni
le bison d’Amérique , ni ' l’urus de Lithuanie ,
pas même dès crânes fifèsilê's- de ces animaux ,
pour faire soûpçoûnenque leur race eût autrefois
existé quelque p a H da âs cette partie de V Asie.
J’obServe que je rappèlerai bientôt un passage
Tome 1er, 22