de voyage, me mit à portée de comparer tous les
échantillons que j’avais sous la main et de reconnaître
que ceux-ci devaient incontestablement leur
origine à de véritables bois, malgré que l’orga-
nisation végétale fût presqu’entierement effacee
dans la plus grande partie des morceaux que j’exa-
nijnais, au point de ne pouvoir pas en distinguer
les moindres vestiges} mais j’eus le plaisir d’en reconnaître
quelques-uns, que je conserve dans ma
collection, où l’on apperçoit très-bien les fibres et les
trachées du bois, ainsi que les autres parties de son
organisation ; je ne saurais donc douter, d’après
ce que j’ai vu et comparé, que les pech-steins,
d’Afferstein près de Francfort, ne doivent leur
origine à de véritables bois.
Un autre exemple de bois changés en pech-
steins , parmi les matières volcanisées, est celui
des environs du superbe château du Land-grave
de Hesse-Cassel, au Waissenstein, au pied de la
montagne du Carlsberg : là , on voit un grand escarpement
, connu sous le nom de Huhnrotheberg,
où l’on a ouvert une vaste carrière très - remarquable
par la disposition et l’ordre des matières.
L ’homme le moins exercé, ne saurait méconnaître
ici l’action alternative des eaux de la mer , avec
celle des feux souterrains.
Des brèches volcaniques, des laves compactes,
des laves spongieuses, alternent avec des dépôts
de sable de mer, avec des couches d’argile.
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Rien n’est aussi curieux que cette carrière ; on y
trouve au-dessus et parmi les produits volcaniques
beaucoup de bois isolés, bien caractérisés, dont les
couches concentriques se reconnaissent parfaitement,
et qu’on peut détacher par lames. Ces bois qui
ont plutôt le caractère du quartz que celui du pech-
stein, offrent néanmoins des échantillons , où le
caractère de pech-stein est très - distinct ; j’en ai
recueilli moi-même de très-remarquables.
Enfin, je puis citer un cinquième exemple de.
bois changés en véritables pech-steins , au milieu
des déjections volcaniques; c’est celui des monts
Couérous, dans le Vivarais; l’on y trouve au-dessous
des masses énormes délavés colonnaires contre
lesquelles est situé le château de Rochesauve, de
beaux pech-steins d’une belle couleur jaunâtre ,
ressemblants à de la résine, dont la cassure, quoique
grasse et onctueuse en apparence , est très-
brillante; ces pech-steins apparliènent aussi à des
bois ; ceux que j’ai ramassés moi-même sur leslieux,
conservaient en partie leur organisation végétale.
J’insiste sur ces faits , à cause des localités, et
parce que je crois qu’on pourra réunir des exemples
semblables à ceux que je viens de rapporter.
J’ignore pourquoi les bois de palmiers qu’on
trouve pétrifiés dans beaucoup d’endroits, et jusque
dans les environs de Soissons , où le naturaliste
Poiret en a reconnu depuis peu des échantillons
parfaitement caractérisés, sont presque tous
changés en pech-stein; il y en a de grands et su