MM. Lavoisier et Bertholet furent chargés par
M. de Castries, ministre delà marine, d’examiner
ce bitume minéral. Ces académiciens lui rendirent
compte, dans un rapport fait le i 3 octobre 178Ô,
du résultat de leurs expériences faites avec beaucoup
de soin. Ces deux célèbres chimistes cherchèrent
d’abord à déterminer , en opérant dans
des vaisseaux clos, la quantité de bitume que le
charbon de Decise, en Nivernais, connu dans le
commerce sous le nom de charbon sec, et celui des
Cévennes, tiré des mines voisines d’Alais, qui est
de très-bonne qualité et de l’espèce désignée sous
la dénomination de charbon gras, de charbon
collant, de charbon maréchal pourraient produire.
.Pavais prévenu ces savants que, dans les experiences
faites en grand, (1) j’avais reconnu que 1©
( ï) M. Fou rc roy , dans ses éléments de chimie et
d’histoire naturelle, a dit , en parlant de ces expériences
, qu’elles ont très-bien réussi en -petit; mais c’est
une faute d’impression, sans doute, que je ne relève
que parce qu’elle se trouve répétée dans un des ouvrages
le plus marquant de ce célèbre auteur, 1 e Système des
connaissances chimiques. Les expériences faites au jardin
des plantes , sur le goudron minéral , eurent constamment
lieu dans un fourneau construit en maçonnerie ,
qui ne contint jamais moins de treize mille livres de
charbon, par opération, et qu’oh renouvelait en entier,
de quarante-huit en quarante-huit heures.
charbon de Decise, quoique de l’espèce appelée
sèche, donnait beaucoup plus de bitume que le
charbon gras, malgré que ce dernier eût l’aspect
plus luisant et plus bitumineux. Le résultat de leur
expérience confirma cette vérité ", je transcris ici
cette partie de leur rapport, parce qu’il a été
imprimé dans un livre qui est devenu très-rare (1).
« Nous avons commencé par déterminer les
» produits de la distillation de deux espèces d&
)> charbon.
» Quatre onces de charbon ont donné, huile,
» deux gros quarante-cinq grains. onc- 2 §ros 45sc
)) Charbon léger, poreux et bril-
)) lant, connu sous le nom de coahs,
)) ou charbon épuré, deux onces
» trois gros six grains....................2 5 6
)) En employant l’appareil pneu-
)) mato-chimique, la même quan-
)) tité de charbon a fourni trente à
)> trente-une pintes de gaz inflam-
îî mable.
)> Une égale quantité de charbon
(1) Essai sur le goudron du charbon de terre , sur les
différents produits de ce combustible fossile , tels que
le bitume solide , l’huile minérale , le naphte , l’alkali
Volatil, l’eaü stÿptique propre à la préparation des cuirs,
le noir de fumée, le coaks ou charbon épuré , par B.
Faujas. P ar is , imp. royale, 1790, in 8°. , un vol. d©
i 3 a pages.