transport dans des contrées boréales d’une si vaste
étendue, doit nous faire considérer comme tenant
à un évènement qui paraît ne pas dater d’une
époque prodigieusement reculée.
Car alors la terre était peuplée d’animaux ; les
éléphants de diverses espèces, les rhinocéros, les
hyppopotames, les quadrupèdes gigantesques qu’on
a déterrés dans le Paraguay , dans la Virginie et
ailleurs, de vaient être les dominateurs d’une partie
du globe , si nous en jugeons du moins par leurs
nombreuses dépouilles, et n’oublions pas que nous
n’appercevons que ceux qui sont sur la superficie ;
les dépôts immenses de plantes exotiques , les
bois de toutes espèces, qui ont donné naissance
à des mines de charbon , où sont passés à l ’état
de pétrification , annoncent que la terre était couverte
de végétaux, et douée de la plus étonnante
fécondité. L ’homme , en voyant ira si lugubre
tableau, a donc dû avoir l’idée naturelle d’un
désastre arrivé à la terre , et cette idée a dû se
transmettre, ou plutôt se renouveler avec d’autant
plus de facilité et de croyance que les animaux, les
coquilles, les bois, enfouis dans la terre , ou transportés
sur les plus hautes montagnes, retracent journellement
à ses sens les effets certains d’un déplacement
des eaux et d’une inondation générale (1). 1
(1) Les chinois que l’on ne regardera pas , sans doute,
comme le peuple le plus moderne de l’Asie , ont aussi
une tradition sur le déplacement des eaux, qui a fixé Fat-
F O S S I L E S . ggj
Je terminerai cet article des éléphants fossiles,
qui n’est déjà que trop long , par quelques faits
propres à donner une idée des principales défenses
de ces animaux enfouis dans la terre , et qui
peuvent servir à démontrer que leur grandeur n’a
jamais excédé de beaucoup celle des éléphants
vivants ordinaires, lorsque ceux ci sont parvenus
à leur degré d’accroissement complet.
La première est celle que le duc de la Roche-
foucault découvrit lui-même , en visitant en naturaliste
les collines des environs de Rome ; une
circonstance heureuse le mit à portée d’enrichir
la science de ce beau fait ; cette grande défense
qu’il reconnut pour être celle d’un éléphant, était
tention d’ un dé leurs derniers empereurs qui était philosophe;
ce morceau, qui a rapport à la submersion de la
Tartane orientiale, est digne de trouver place ici : c’est
l'empereur K.ang-hi qui parle,
« Eu s’avançant du rivage de la mer orientale vers
» Tche-lou , on ne trouve ni ruisseau, ni étang, dans
« la campagne , quoiqu’elle soit entrecoupée de monr
» tagnes et de vallées ; malgré cela on trouve, fo r t loin
» de la mer , dans le sable , des écailles d ’huîtres et des
» cuirasses de cancres. L a tradition des Mongoults qui
J> habitent ce pays , porte qu’on a d it de tout temps , que
» dans la haute a n tiq u ité , les eaux du déluge avaient
» inondé cette p la g e , et qu’après s’être retirées, les en-
» droits où elles étaient avaient paru couverts de sables •
» je me suis souvenu à cette occasion, que la figure
» K im ( fosse ) , des Rant-Kouo de l’Y-King , est mise