de plus grands désastres ; mais comme je dois avant
tout m’occuper ici des faits, ce que je vais dire
sur la manière de distinguer, et de classer ces faits
dans un ordre convenable , prouvera mieux que
tout le reste, combien j e sens qu’on ne doit
pas trop généraliser les choses.
Quelques remarques sur ‘lejgissement des éléphants
, et autres quadrupèdes fossiles dans
le sein de la terre.
i°. Il est important de distinguer d’abord si les élé ■
pliants, les rhinocéros de diverses espèces , et autres
animaux ensévelis pèle - mêle au milieu des galets
et autres pierres, sont dans des sables et des
terres de transport ; s’ils y sont à de petites profondeurs,
ainsi que ceux qu’on découvre en si grande
abondance en Sibérie, enTartarie, en Allemagne ,
en France, en Angleterre, en Italie , et même
au nord de l’Amérique ; car alors se trouvant
près de la surface de la terre, il est naturel de
penser qu’ils appartiènent à une révolution moins
ancienne que les autres. JNIglis n avons pas encore
des données suffisantes pour déterminer, avec précision,
jusqu’à quelle profondeur cette derniere
catastrophe a pu ensevelir ces animaux, ou les
transporter à telle ou telle hauteur. Cependant les
bancs de pierre coquillière, les argiles anciennes ,
avec des corps marins, et qui tiènent à une autre
époque, pourraient servir en quelque sorte de
ligne de démarcation.
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2°. Lorsqu’au milieu d’anciennes couches régulières
d’argile , ou plutôt de vases marines , on
trouverait des ossements d’éléphants, sur lesquels
des huîtres , ou autres corps marins se seraient attachés
, il faudrait les considérer comme appartenant
à une époque bien plus ancienne sans doute.
Targioni Tozzetti possédait dans ce genre un
humérus , recou vert à’ ostracites > qui avait été découvert
dans une couche de vase marine bleuâtre
du !ral - d’Arno supérieur. Ce rare morceau
fut envoyé par Targioni Tozzetti, au grand duc
Léopold, comme un objet digne d’être placé dans
le superbe cabinet que ce prince avait fondé.
5°. Mais si de pareilles dépouillés d’animaux
terrestres , étaient trouvées au milieu d’anciennes
couches de pierre , il faudrait croire qu’une révolution
bien antérieure aux deux précédentes,
aurait eu lieu à une époque où il y avait déjà des
continents à découvert, puisqu’alors il existait de,
grands quadrupèdes. Je lis dans le dernier ouvrage
de mon excellent ami Fortis, sur l’Histoire Naturelle
de l’Italie , tom, II. pageùoo, un fait qui s’applique
directement à ce que je viens de dire : il nous
apprend que Scali possédait autrefois une belle
défense d’éléphant fossile , qui avait été détachée
à quatre pas de Livourne, près le village
de Saint-Jacques, à coups de ciseau, d’une
couche toute pétrie de corps marins exotiques.
Ce n’ est donc pas toujours vrai, ce que le savant
Deluc a avancé, et que plusieurs autres natu~
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