élevée à deux cent huit livres ; ce qui doit faire
présumer que le poids n’est pas exact.
La défense d’éléphant, qui existe dans la galerie
de Florence , est encore plus grande que celle du
Muséum de Paris ; puisque sa circonférence au
gros bout, d’après Fortis, est de vingt pouces dix
lignes j c’est-à-dire qu’elle a quatre pouces dix
lignes de circonférence de plus , en supposant que
Fortis ait fait usage du pied de Paris, ce que
j’ignore ; quant à la longueur, ce naturaliste a
négligé de nous la donner ; mais je crois qu on
pourrait la porter par approximation, et en raison
de son diamètre ? à sept pieds huit pouces , et
ce serait beaucoup.
Il serait à desirer, sans doute, qu’on put constater
l’existence de ces défenses naturelles d’éléphants,
que quelques auteurs ont porté à dix et même à
douze pieds de longueur, parce qu’en rapprochant
ces grandeurs de celles des éléphants fossiles ,
qu’on regarde comme ayant appartenu à des races
éteintes , on aurait de fortes raisons de ne pas
croire si facilement à ces disparitions de races entières.
J’incline en faveur de cette dernière opinion
5 mais en histoire naturelle, on ne se contente
plus, comme autrefois, de détails vagues,
de narrations équivoques ; ce sont des faits précis
que l’on exige.
Tant que nous ne verrons donc pas des defenses
naturelles d’éléphants de dix pieds de longueur,
dans les cabinets publics ou dans ceux des particuliers,
que nous puissions mesurer et faire peser ,
nous devons au moins suspendre notre opinion ,
et nous en tenir à ce qui est démonstrativement
prouvé. Nous reviendrons encore sur ce sujet en
faisant mention des défenses fossiles d’éléphants
trouvées en Sibérie et ailleurs.
Si l’on veut se former une idée très-exacte sur
les éléphants d’Asie, il faut lire l’excellent mémoire
de M. J. Corse, inséré dans les Transactions philosophiques,
1799. Cet observateur ayant fait un
séjour de plus de dix ans au Tiperah, où l ’on
prend tous les ans un grand nombre d’éléphants,
a très-bien observé, leurs moeurs , leurs tailles ,
leurs habitudes, etc. , et nous a appris des faits
très-instructifs.
Passons à présent aux caractères qui distinguent
les éléphants d’Afrique de ceux d’Asie 5 car celte
dilférence réelle, est très-importante en géologie.
É L É P H A N T D ’ A F R I Q U E .
L ’éléphant d’Afrique présente des différences
assez caractéristiques, pour en former une espèce
bien distincte et bien séparée de celle qui vit en
Asie.
La charpente osseuse de la tête de l’éléphant
du Cap, est beaucoup moins allongée, et se termine
d’une manière différente vers le sommet que