L ’on sait que Dolomieu considérait l’anthracite
comme provenant du carbone associé accidentellement
à une certaine quantité de fer et de terre
quartzeuse ; d’où M. Haüy conclut que les observations
de Dolomieu sont d’autant plus importantes
cm’elles prouvent Vexistence du carbone, indépendamment
des animaux et des végétaux.
J’ose penser différemment, en me guidant par
l’analogie, et par la filiation exactement suivie ,
des charbons de terre , depuis leur état ligneux,
jusqu’à celui où les caractères extérieurs, qui
tiènent à l’organisation végétale , sont masqués ou
entièrement effacés. Cette filiation nous conduit
graduellement, et par nuances , jusqu’à une espèce
de charbon plus riche encore en carbone
» gardent la houille comme le produit d’un résidu de
j> bois enfouis et altérés par l’eau et les sels de la mer.
p On rencontre souvent au-dessus du charbon de te r re ,
» des plantes et des bois en partie reconnaissables, et
» en partie convertis en bitumes charbonnés. Il parait
j) que c’est à la décomposition d’une immense quantité
» de végétaux marins et terrestres , et à la séparation
j) de leur huile unie a de l ’alumine , et à la maticra
» calcaire , qu’est due sa formation. On ne peut nier
3> que des matières animales n’entrent aussi dans sa
» composition....... I l faut observer que l’ammoniaque
» fournie en assez grande quantité par la houille , fait
» vorise l’opinion de Son o ig in e animale. Système des
connaissances chimiques, par Fourcroy, édit, in-4°. terni. 4*
pag. 512 et 5i4>
pur que Panthracite : je parle du charbon d©
Kilkeny.
Je me crois donc autorisé, d’après de tels rapproche*
ments, à conclure ,que puisque nous ne connaissons
pas le jeu des affinités qui a modifié les amas de
bois, de végétaux et d’animaux marins, et les
a fait passer à l’ état charbonneux où nous les
trouvons, il est bien plus naturel de puiser dans
ces résultats que de recourir, sans motifs et sans
preuves, à un carbone pré-existant, c’est-à-dire
inconnu, qui à l’exemple du véritable charbon,
d’origine végétale et animale, est venu , on ne sait
d’ou, se placer en couches diverses, et alternes avec
des matières étrangères. J’aime mieux croire que
ce sujet mérite un plus sérieux examen.
• Lorsque je traiterai de la formation des granits,
des porphyres et des autres roches, dans la partie
minéralogique de cet ouvrage, je m’appuierai de cet
exeipple et de ce beau fait, parfaitement analogue
à la marche de la nature, pour en conclure
que ces antiques roches doivent leur origine à des
matériaux pré-existants, élaborés par les animaux
et par les végétaux , à une époque sans doute
bien reculée , où la surface du globe était dans
le même état où se trouve à présent celle que nous
habitons c’est-à-dire qu’elle était peuplée d’animaux
et de végétaux de toutes espèces. Mais
comme on ne peut arriver à ces grandes et importantes
questions, qu’après avoir parcouru les
données qui doivent nous y conduire, on voudra