rares, et des pierres-gemmes de diverses formes
et de couleurs variées.
Lapeyrouse, ce naturaliste instruit, qui a parcouru
plusieurs fqis les Pyrénées avec Dolo-
mieu, et qui réunit des connaissances botaniques,
à d’autres parties des sciences naturelles , a tres-
bien étudié la structure des montagnes , et s’est
occupé de la recherche des corps organisés ,
fossiles ; son ouvrage sur les Orthoceratites , est
un beau présent fait à 1 histoire naturelle, (i)
Dietricht, quoique livré plus spécialement à
tout ce qui pouvait concerner l’exploitation des
mines, réunissait à cette partie utile la connaissance
des roches, et celle de la marche qu’adopte
la nature dans la disposition des couches et jclans
les filons : ses recherches- sur les gîtes des minerais,
offrent une masse de laits instructifs, dont
le géologiste peut tirer de grands avantages. (2)
(1) Description de plusieurs nouvelles espèces d’ortlio-
cératites et d’ostracites ,' par M. Picot de Lapeyrouse g à
Erlang, 1781 , petit in-fol. fig. coloriées ; et a Paris ,
chez Didot.
(2) Comme, mon but. est de m’attaclier spécialement
i c i , à ce qui concerne la Géologie, et que ce discours
devait avoir des bornes fixes, j’ ai été privé par-là de
rappeler les noms de savants très-instruits dans diverses
branches d’histoire naturelle, et qui ont publié des ouvrages
ou des mémoires particuliers, utiles à cette science ; mais
je ne saurais m’empêcher de rappeler , et ceci rentre
Tel était à-peu-près l’état de la Géologie en
France , où beaucoup de circonstances concouraient
à la favoriser, lorsque la révolution, semblable
à une de ces tempêtes désastreuses, qui
déplacent tout, qui entraînent tout, vint fondre
sur la plus belle partie de l’Europe, et la jeter
dans l’anarchie et la désolation.
plus particulièrement dans le plan de ce discours, qu’il
paraît que très-anciennement, eu France, l’histoire naturelle
des coquilles et autres corps marins fossiles, avait
fixé l’attention de plusieurs personnes, qui ne voyaient
pas sans étonnement ces productions de l ’antique Océan,
exister en masses dans l’intérieur des pierres , et former
pour ainsi dire des montagnes dans des parties du continent,
souvent très-éloignées de la mer; ils cherchaient
tous à deviner la cause d’un phénomène aussi extraordinaire
, et quelques-uns d’entre eux , osant franchir la
route battue, arrivèrent droit au b u t , guidés par la force
de la vérité et le pouvoir de l’analogie. Tel Bernard
de Pahssy , cet homme extraordinaire , qui, de simple
potier de terre , devint un des scrutateurs de la nature
le plus étonnant, au milieu d’un siècle où l’on s’égorgeait
pour des opinions religieuses, et où les questions théologiques
avaient toute faveur ; il ouvrit un cabinet et un
çouis public dhistoire naturelle; tous les hommes instruits
y accoururent, et là il osa soutenir publiquement
que les antiques dépouilles de la mer, répandues avec
tant de profusion sur divers points de la France, ne pouvaient
pas être le résultat d’une submersion passagère ,
mais 1 ouvrage du long séjour des eaux, qui nourrissaient
alors cette multitude de coquilles.