l'avancement de ceLte partie si intéressante Je
l ’histoire naturelle , qui n’avait été traitée jusqu’à
ce jour que d’une manière vague , incertaine, et
j’ose dire, peu satisfaisante, j’espère que l’on voudra
supporter , avec quelque indulgence , les détails
techniques, et naturellement secs et arides , dans
lesquels je n’ai pu me dispenser d’entrer , afin
d’exposer les faits que j’avais àfaire connaître d’une
manière non équivoque ; je ne demande cette faveur
qu’à ceux qui, doués d’ailleurs de lumières
et de bonne volonté, ne seraient pas encore assez
exercés dans la langue de la science , toujours un
peu embarassanle dans le commencement 5 mais qui
abrège bien des longueurs, et sert à fonder l’étude
et l’observation sur des bases directes et solides.
Quant aux savants de profession, qui pourront,
au contraire, me reprocher d’avoir été un peu trop
sobre sur les mots nouveaux qui nous arrivent par
cohortes, j’ai une autre faveur à leur demander,
c’est celle de ne faire grace à aucune de mes opinions,
si les leurs sont beaucoup mieux établies ;
ils trouveront en moi un écolier docile et reconnaissant
, toutes les fois qu’en combattant mes
erreurs, ils m’ouvriront le chemin de la vérité.
Je pourrais à présent, en suivant la même
marche que j ’ai adoptée pour les coquilles, m’occuper
de l’examen comparatif, de cette suite si
nombreuse de madrépores de tant d’espèces, qui
accompagnent si souvent les coquilles fossiles , et
qui forment quelquefois des montagnes entières >
ainsi autour des îles de la mer du sud, et dans
l ’immense contour de la Nouvelle Hollande, l’on
voit a présent des polypes du même genre, cons-
tiuire sans interruption des remparts de madrépores
et de coraux , qui se prolongent à de grandes
distances sous les eaux, et nous montrent par-là
la marche semblable de la nature, lorsque les continents
que nous habitons, servaient de lit et de
bassin à l’anlique Océan.
Les rapports entre ces productions vivantes
ouvrages de tant d’espèces de polypes, et les productions
mortes de plusieurs de nos montagnes
changées en marbres, et où tant de madrépores reconnaissables
se trouvent enchaînés par les liens de
la pétrification, sont constants. Les polypes fossiles ‘
que 1 on voit dans des sables à de grandes distances
des mers, et qui n’ont perdu ni leurs rayons , ni
leurs cellules , ni leurs réseaux, ni la richesse et la
variété de leurs formes, nous offrent les mêmes
rapports, les mêmes rapprochements analogiques
que les coquilles* j'ai donc lieu de croire, d’après le
travail que j’ai fait pour mon instruction particulière,
que nous trouverions , malgré que l’état actuel
de nos connaissances et de nos recherches soit
encore si peu avancé, beaucoup plus de madrépores
fossiles, dont les analogues vivent à présent
dans les mers lointaines , que nous n’avons reconnu
de coquilles.
Mais, comme je craindrais que des détails pareils
ne fatiguassent trop l’attention du lecteur, et qu’il
Tome 1er _