trouve dans l’intérieur des terres, de grandes quan*
tités , qui datent probablement d’une époque très-
ancienne j il y en a de fort noirs et en grandes
pièces minces , et d’autres qui conservent encore
la couleur brune du bois. Le muséum d’histoire
naturelle de Paris possède une plaque de bois fossile
de cette dernière espèce et du même pays, qui
a plus de deux pieds et demi de longueur sur
deux pieds moins quatre pouces de largeur j elle
est mince comme une planche , peut se couper
avec un couteau, a une odeur fétide lorsqu’on en
brûle quelques morceaux, mais une odeur très-
agréable et aromatique , lorsqu’on la laisse quelque
temps dans un lieu échauffé par un poêle
ou par la simple chaleur du soleil pendant l’été.
Daubanton s’était apperçu le premier de cette
singulière propriété et me l’avait fait observer
plusieurs fois $ il serait possible que le bois aromatique
des bords du lac Negh , fût un bois semblable
, en partie dénaturé par des infiltrations
quartzeuses.
S- VI I .
Bois passé à l’ état de pyrite.
Les bois passés à l’état de pyrite et conservant
encore leur contexture ligneuse, sont en général
très - rares. Cela tient à la facilité qu’ont les pyrites
de s’effleurer et de se décomposer à l’air,
ce qui détruit promptement leur organisation.
Je possède , dans ma collection p un fort beau
morceau de bois de cette nature, que j’ai fait polir
d’un côté 5 il vient des environs de Karachova ,
sur les bords de la Moscoréca , rivière qui
traverse la capitale de la Moscovie. Macquart ,
dans ses essais de minéralogie , page 548 , n°. 76,
fait mention d’un morceau semblable tiré des environs
d’Ostrojf, sur les bords de la même rivière
, et il le qualifie ainsi: bois fo r t curieux, en
ce qu’il est entièrement pénétré de la substance
des pyrites , qui y forment des zônes très-
agréables.
§. y i n .
Bois passé à l ’état de mine defer.
On trouve beaucoup de bois fossiles mêlés
d’oxide de fer ; le principe colorant de la plupart
des bois quartzeux agatisés et changés en jaspe ,
lient lui même au fer. Je ne sais pas si l’on ne parviendra
point un jour à démontrer que cette substance
métallique , si abondamment répandue sur
tout le globe, doit peut-être son origine aux végétaux
; le fer est un protée susceptible de tous
les genres de métamorphoses $ il est par-tout,
il s’immisce par-tout ^ c’est lui qui garnit les palettes
de la nature , pour peindre de toutes les
couleurs, et embellir de tous les tons et de toutes
les nuances , les plantes, les fleurs, les fruits , la
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