les caractères, l’analyse et les résultats lui montrent
à de grandes profondeurs dans la terre, et
entre des couches de matières pierreuses , des
dépôts immenses de corps organisés du genre végétal,
qui doivent leur origine à des bois et à des
plantes dont il peut encore reconnaître plusieurs
espèces, et dont les analogues ne vivent que sous
des latitudes lointaines et dans des régions brûlées
par un soleil ardent ?
J’ai dit que les charbons qui gissent dans les
pays calcaires étaient quelquefois adhérents à la
pierre de cette espèce ; il n’en est pas de même de
ceux qui existent dans les contrées granitiques :
jamais on ne les trouve juxtaposés directement et
encore moins attachés à cette roche de très-ancienne
formation. J’ai observé constamment, dans cette circonstance
, que des couches de sable granitique
détaché et usé par le frottement, que du sable
purement quartzeüx ou solidifié en grès, que des
brèches ou plus souvent encore des poudingues,
des argiles et d’autres matières de transports,
sont intermédiaires entre le granit et le charbon.
Les naturalistes qui se livrent à l’étude du gis-
sement des mines de charbon, ou ceux qui sont
déjà versés dans cette belle, mais difficile partie
de la topographie souterraine, reconnaîtront, à
ce que j’espère, que la distinction importante que
j ’établis entre les charbons des pays calcaires et
ceux des pays granitiques , est le résultat d’une
longue et constante observation, et d une suite de
faits qui sont dans l’ordre de la nature.
Des mines de charbon recouvertes par des laves
ou par d’autres productions volcaniques.
On ne saurait révoquer en doute que là où de
grands incendies souterrains se sont manifestes ,
l ’action des volcans n’aie été telle, que de vastes
courants de matières mises en fusion se sont
propagés au loin, et ont recouvert des terrains
d’une autre formation , sans les altérer et sans
en effacer les caractères. L ’Etna, qui n’est qu’un
volcan du troisième ordre, à cote de ceux des
Cordillières, ou de ceux qui ont embrasé autrefois
la Campanie j une partie de 1 Italie, 1 Auvergne,
le Vivarais, etc., nous a fourni plusieurs fois des
exemples de ce que j’avance ici. On l’a vu,
dans quelques éruptions d’une grande violence,
projeter des fleuves de laves qui ont découlé jusqu’au
delà de Catane, et sont entrés tout bouillants
dans la mer , où ils ont formé d’énormes
jetées , qui donnent une grande idée des forces
et de la puissance de la nature dans ces sortes
d’opérations.
Quelques personnes ont cru qu il était contradictoire
de supposer que des laves en état de fusion
aient pu recouvrir des mines de charbon,
sans les embraser et les réduire en cendres j elles
ge servent de cette objection pour en conclure que