liculièrement encore à une sorte d’alteration
qu’ils auront éprouvée dans des mers abondantes
en poissons et en molusques morts au milieu des
émanations que tant de bois en macération
devaient nécessairement produire , surtout dans
des latitudes chaudes 5 les huiles animales, les
matières alkaîescentes et corrompues de tant de
corps en putréfaction , ont du sans doute reagir
de plusieurs manières sur les principes constituas
de ces bois , et en modifier les substances résineuses
et inflammables, en un mot, leur imprimer
ce caractère qu’ils ont acquis , et qui les rend si
inférieurs, et par l’odeur et par la qualité, aux
charbons des pays granitiques, dont il sera bientôt
fait mention.
Ce qui tend à confirmer ce que j avance ici,
c’est que les bois des pays calcaires rendent le
plus souvent, par la distillation, une très-grande
quantité d’alcali volatil ( ammoniaque ) , qui excède
du double et quelquefois.du triple celle qu on
obtient des bonnes qualités de charbons collans
qui ne répandent point de mauvaise odeur en
brûlant. , .
Tels sont lés principaux caractères qui constituent
les charbons formés par des bois, que les
mers dans des circonstances particulières et
sans doute très-anciennes, ont réunis et accumulés
dans les pays calcaires au milieu des couches
fissiles plus ou moins mélangées d’argile , de
chaux , de sable quartzeux et de débris de plantes.
L ’on sent combien la distinction que j’établis ici est
importante et nécessaire en même, temps pour
séparer ces bois changés en charbons, et ceux
moins anciens qui ont donné naissance aux grands
dépôts ou aux couches de tourbes ligneuses, ainsi
qu’aux bois pétrifiés, siliceux agatisés, passés à
l ’état de jaspes, ou minéralisés en fer, qu’on trouve
dans les sables ou à une petite profondeur dans
ia terre.
Des mines de charbon situées dans les pays
granitiques.
J’entends par le nom de pays granitiques, les
lieux montagneux, les collines, et même les plaines,
où les granits dominent , soit que le feldspath,
le quartz, le mica, la horne-blende, et autres
matières qui composent cette pierre, forment des
aggrégatious en masses solides dures et d’un grand
volume, soitque les mêmes matières, plus divisées
plus atténuées , soient disposées en couches fissiles,
telles que. celles que les minéralogistes ont qualifiées
du nom de gneiss, et qu’on a regardé comme
un granit de seconde formation. Je considère les
gneiss comme contemporains des granits , datant
de la même époque, et produits dans la même
opération, puisqu’on les trouve entre des masses
de granits à gros grains , non en manière de filon ,
mais alternant avec le granit lui-même , et ne
différant absolument de ce dernier , que parce
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