les rochers, qui en sont percés, existaient nécessairement
en masses dures et solides , ayant l’époque
où ces pholades et ces dettes les ont criblés
de trous.
Mais comme ces montagnes calcaires à couches
dures renferment des ammonites, desnautilites et
autres corps marins dans les masses pierreuses
dont elles sont formées; il est évident que leur origine
première, sous les eaux de la mer, date d’une
epoque bien antérieure à celle où les moules et les
pholades ont pu les corroder ; de manière que l’on
voit ici trois époques bien distinctes et bien caractérisées
; premièrement, le séjour de la mer, d’une
durée assez considérable pour permettre l’accumulation
de toutes les matières qui ont pu former des
montagnes calcaires, dont quelques-unes , percées
par les dates de mer , s’elevent à plus de six cents
toises ; secondement, le reculement des eaux qui ont
laissé ces montagnes à sec, et leur ont permis de se
solidifier, et enfin le retour des mers à des périodes
sans doute très-éîoignées, où les pholades et les
moules ont pu percer ces pierres calcaires dures et
y établir leur demeure : il faudrait sans doute se
refuser au témoignagne de ses sens, si l’on voulait
reunir, dans une seule et même époque, des faits
d’une nature si différente.
mmn.
C H A P I T R É I I.
Des Coquilles fossiles avec leurs analogues..
T k k s coquilles fossiles ou p é tr ifié e s , si ab ond am ment
.rép an d u e s sur p re sq ue tous le s points du
globe , ont-e lles des rapp orts directs a v e c c e lle s
qui v iv en t à pré sen t dans le s me r s connues , o u ,
les différences' qui se tro u v en t en tre le s unes et
les autres , sont-elles assez tranchante s et assez c a ractéristiques
p ou r ne pas p e rm e ttre de lefe r a n g e r
su r la ,m êm e l ig n e ?
Cette question touchait de trop près à l’histoire
naturelle des révolutions du globe , pour n’avoir
pas fixé sérieusement, mais peut-être un peu vaguement,
l’attention des naturalistes; le plus grand
nombre semblait se plaire à croire, qu’il n’existait
point de véritables analogues, ni clans les coquilles,
ni dans les autres animaux marins , non plus que
dans les quadrupèdes terrestres, dont on trouve
les dépouilles ensevelies quelquefois à de grandes
profondeurs.
J’ai osé soutenir l ’opinion con tra ire depuis lon g tem
p s , et j’ ai éc r it que n u l f a i t , que n u lle an a logie
n e p ou va it nous fa ire p ré sum e r que la n a tu r e ,
q u i semblait a v o ir épuise toutes le s fo rme s dans
l ’organisation et la s tructure de ces b r illan te s h a -