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peuvent y avoir été.ensévelies, non seulement avec
des matières minérales, mais même avec des galets
et d’autres pierres. On a plusieurs exemples de
coquilles trouvées ainsi dans des filons : il est bien
difficile sans doute de se former une idée même
approximative de l’époque où ces filons ont été
comblés par des matières minérales , et ont reçu
en même temps des dépouilles de corps organisés;
car nous ne savons, il faut en convenir , comment
et d’où sont venues ces matières minérales, variées
par la couleur, par l’éclat , par la pesanteur et
qui présentent tant de différences entre elles.
Nous ne pouvons pas même soupçonner où elles
étaient accumulées , ni sous quelles formes elles
existaient avant d’être transportées dans ces fentes
où elles ont été déposées par encaissement, et par
l’effet d’une force quelconque , c’est-à-dire par les
eaux de la mer.
Je ne sais pas si dans la théorie des filons, il
ne serait pas nécessaire d’établir des distinctions
relatives aux matières adventives qui accompagnent
tel ou tel minéral , et qui ont été entraînées
pèle - mêle, et conservent les caractères qui annoncent
de grands mouvements dans les eaux ,
tels que les galets, les sables quartzeux, d’avec les
filons où le minerai semble annoncer moins de
mélange , et une sorte de précipitation chimique ,
qui paraît s’être opérée dans un fluide plus tranquille
; il reste encore beaucoup d’observations à
faire et de faits à recueillir , malgré l’excellent
ouvrage de Werner; mais ce sujet est si difficile,
si délicat , si compliqué , il exige l’examen et
l ’étude de tant de localités différentes , que nous
avons de grandes obligations à ce savant minéralogiste
géologue d’avoir fait des efforts heureux
pour le débrouiller, et d’avoir établi les meilleurs
principes et les remarques les plus propres à répandre
de véritables lumières sur cette question.
L ’on a pu voir que si je me suis peut-etre trop
appesanti sur les grands quadrupèdes fossiles disséminés
sur la surface de la terre , je l’ai fait'
essentiellement dans l’intention d’insister sur une
des dernières catastrophes , dont tout nous retrace
la violence , les grands effets , et en même temps
le peu d’ancienneté , comparativement à d’autres
révolutions plus calmes,d’une plus longue duree ,
dont les caractères sont tout au moins aussi marqués
, et qui paraissent tenir à un autre ordre de
choses. Je dois ajouter, ( et un fait aussi extraordinaire
et aussi important ne doit pas être oublié
ici ) , qu’au milieu de tant de ruines , de tant de
décombres , de tant de bouleversements de matières
diverses , qu’au milieu de la mort, de la
destruction et du transport de tant d’animaux
et de tant de végétaux qui ont succombé dans La
dernière révolution, l’oeil du naturaliste le plus
exercé , de celui qui n’a d’autre but que la recherche
de la vérité , n’a jamais pu découvrir
ni reconnaître encore rien de ce qui a appartenu
à l’espèce humaine , rien même de ce qui