la nature , puisqu'elle est constamment appuyée
sur des laits.
Chargé de l ’honorable fonction d’en développer
devant vous les principes et les bases, je vous
offre les résultats de mes travaux, de mes longues
recherches., et de ma constance à poursuivre
le même objet dans l’intention de vous en
rendre participants, et de faire mes efforts pour
vous applanir les difficultés inséparables de ce
genre d’étude ; mais j’ai besoin de toute votre
indulgence et vous avez bien voulu jusqu’à présent
m’en donner des témoignages si frequents
et si honorables, que j’ose, malgré mes faibles
lumières , paraître devant vous, avec la confiance
de celui qui n’a d’autre système que la
recherche de la vérité , et d’autre but que celui
de trouver dans les progrès que vous pourrez
faire, la plus agréable et la plus douce des récompenses.
C ’est, j’ose le dire, d’après cette pureté d’intention,
que loin de m’effaroucher de la critique,
je ne puis que la désirer sincèrement, surtout
d*uis un sujet où tous les pas que nous faisons
semblent marqués par des faits nouveaux, ou
par d’anciennes erreurs détruites. Rappelons-nous
que, c’est de la diversité des opinions qu’à la
longue la vérité doit sortir toujours pure et brillante
; et que des contradictions mises en avant
avec la décence et l’urbanité qui conviènent à
de véritables amis des sciences , aiguisent l’esprit
, l’animent et le portent à des recherches
et à des travaux qui tournent toujours à l ’avantage
de l’instruction.
Sans cette diversité d’opinion, le plus vif et
le plus actif des aiguillons contre une sorte de
paresse naturelle à l’homme, je n’aurais peut-
être pas donné moi-même autant de suite, et mis
autant de constance dans l’étude des coips marins,
et dans celle des animaux terrestres vivants, pour
les comparer aux restes de ces mêmes animaux
fossiles , si la voix de quelques naturalistes instruits
, ne s’était d’ abord élevée contre l’opinion
que j’émis dans cette enceinte, lorsque j’annonçai
pour la première fois, que loin de considérer
tous les fossiles sans analogues connus, je les regardais
au contraire , du moins en partie, comme
ayant encore leurs semblables , soit sur la terre,
soit dans les mers ; j’appuyai, vous le savez, cette
assertion d’un grand nombre de faits et d’objets
comparatifs qui fixèrent votre attention, et piquèrent
vivement votre curiosité.
Au reste , il n’était pas étonnant que ceux qui
n’avaient pas été à portée de voyager et de voir
les objets importants que je fis passer en revue
devant vous, fussent d’un sentiment opposé au
mien : cela devait être ainsi, du moins relativement
aux coquilles et aux madrépores , à une
époque où l’ouvrage systématique de Lamark,