Cuvier, à la suite d’un mémoire lu à l’institut
de Paris, ( le 5 pluviôse an 5 ) , et imprimé dans
le tom. II des mémoires de cette société , ( 6 vendémiaire
an 7 ) , a fait figurer, planche II, fig.
I I , une dent molaire d’éléphant d’Afrique , pour
en faire voir le caractère , et une dent molaire
d’éléphant asiatique , planche 1 , fig. II pour en
montrer la différence. Mais ce savant convient ,
par une note additionnelle imprimée à la fin de
son mémoire, que depuis l’époque où il en fit
lecture, jusque à celle à laquelle il fut imprimé,
z/ a vu que les caractères pris des dents ont
déjà été indiqués dans différents ouvrages, tels
que dans la nouvelle édition du Manuel de Blu-
menbach et ailleurs, (i)
Ce que je viens de dire suffit, sans doute, au
géologue, pour distinguer d’une manière positive,
par la figure des molaires , la différence des éléphants
d’Asie, d’avec ceux d’Afrique ; et comme
on trouve très - souvent dans presque toutes les
parties du monde, et même assez fréquemment,
des dents molaires d’éléphants , qui, en raison de
leur dureté et de l’émail qui les recouvre, ont beaucoup
mieux résisté à l’action du temps que les autres
■ vingt planches. Par is, Jansen, imprimeur -libraire, rue
des maçons, n°. 4o6; 1802, in-fol. magno, dont il n’a
été tiré que ceiit exemplaires.
os maxillaires , il faudra porter à l’avenir une a t tention
particulière et soutenue, sur les dents molaires
fossiles de ces grands quadrupèdes, et en bien
constater l’espèce, ainsi que la localité; l’on pourra
s’assurer , de cetLe manière , si les deux espèces
sont constamment séparées dans l’état fossile , ou
si elles se trouvent confondues et réunies.
Il serait bien important aussi de reconnaître
si les dents molaires d’éléphants , qu’on trouve
dans le continent de l’Amérique , où il n’existe
point d’éléphants vivants , appartiènent exclusivement
à une espèce ( 1 ); si parmi la multitude
de molaires que fournissent les terrains glacés de
la Sibérie et de la Tartarie , on voit les restes de
l’asiatique seul , ou si l’aîricain s’y trouve mêlé,
car je ne parle pas encore de l’éléphant, dont les
molaires sont couronnées de grosses pointes obtuses,
rangées par paires, qu’on trouve dans l’un et l’autre
continent : il en sera bientôt fait mention.
Il serait à desirer aussi que dans la partie de
l’Asie , qui est la patrie d’une espèce constante
d’éléphants, des naturalistes assez zélés voulussent
faire les recherches les plus exactes , pour s’assurer
s’il existe ou s’il n’existe pas , soit au bord des
(1) Cuvier nous apprend, torn. IT, pag. iS des mémoires
physiques de l’ins titut, que M. Autenrieth , professeur
d’anatomie à Tubingen, lui annonça avoir trouvé,
:on
en Amérique , des dents qui Rapprochent, par leur e
formation , de celles de l ’éléphant d’Afrique.