C H A P I T R E XV.-
Des Mines de charbon de terre„
C’est en nous accoutumant à suivre graduellement
, je dirais presque pas à pas , les opérations
de la nature relatives à la structure du globe ;
c’est en voyant souvent et en étudiant avec constance
, les matériaux divers qui entrent dans sa
composition extérieure , qu’on peut parvenir à
tracer quelques lignes de démarcation , a établir
certains points de repos , qui nous mettent sur la
voie de marcher avec un peu plus d’assurance
et de succès dans la route des faits , qui doivent
sans cesse nous servir de guides.
Celui qui ne se laisse pas rebuter par les difficultés
sans cesse renaissantes , et par les obstacles
nombreux qui environnent ce genre de recherches
, est véritablement animé de l’amour
sincère de la science ; car son travail est rarement
apprécié par ses contemporains, ou s’il l’est, c’est
tout au plus par un petit nombre d’hommes zélés ,
qui se livrent noblement et sans intérêt au même
genre d’étude.
Ces réflexions sur la nécessité d’établir des distinctions
positives entre une multitude d’objets de
la nature , qui ont des rapports de similitude apparents
, quant à l’aspect, mais qui diffèrent quant
aux causes , trouvent leur application naturelle
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'«fans ce qui vient d’être d it, non-seulement sur
les modifications diverses dont les bois fossiles ont
été susceptibles , mais encore sur les époques
differentes qui ont donné lieu à leurs gissements
actuels.
Une telle matière exigeait des distinctions, des
développements et des discussions, qui ont entraîne
nécessairement des longueurs j j’aurais voulu les
abréger , mais ce qui rest'' à dire sur les mines
de charbon , prouvera qu’il était impossible d’arriver
, d’une manière claire et méthodique , à ces
antiques productions du genre organique vegetal
, sans cette marche préliminaire, qui m’a paru
la plus propre à jeter quelque jour sur un sujet
beaucoup plus difficile qu’il ne le parait au pre -
mier abord.
Division des Mines de charbon de terre. (1)
La division que je vais établir appartient à la
géologie ; il y a long-temps que j’en ai fait usage ;
l ’on peut consulter ce que j’en ai dit, il y a plus
de douze ans , dans un traité que je publiai sur le (i)
(i) Le mot de houille qu’on a adopté depuis quelque
temps , étant consacré , dans plusieurs exploitations , à
désigner le charbon de te r re , réduit en poussière ou eu
très-petits morceaux, ne devait pas être généralisé pour
le charbon de terre en général ; je ne l ’adopte que pour
celui qui est en poussière.