proeïié de celle du rhinocéros d’Afrique ; je ferai
mention dans un instant des difiérences qu’on y
remarque.
Tête fossile de Jlhinéros du cabinet d e 1\Ianhe i m.
C’est à Manheim, dans le riche cabinet de l’électeur
palatin , dont la direction est confiée à Collini,
qui s’acquitte avec tant de distinction des soins
importants de sa place , qu’on voit cette tête fossile
de rhinocéros , une de celles trouvées en Allemagne,
et a laquelle les dents et la mâchoire inférieure
manquent, comme à la précédente; mais,
ce qui reste ne laisse rien à desirer pour la conservation
eL pour l’intégrité. Voyez planche X I ,
Sg- 2 , gravée d’après la réduction de Varéchal,
sur le dessin de grandeur naturelle que j’avais fait
faire sur les lieux par Denys Montfort. Personne
ne saurait raisonnablement révoquer en doute que
cette tête n’ait appartenu à un rhinocéros bicorne.
En voilà donc quatre bien connus qui portent tous
le même caractère, et il est à présumer que le
grand nombre de ceux qui ont été déterrés en Sibérie
, et qu’on retrouve encore dans la Tartarie
et ailleurs , sont de la même espèce.
Cuvier, qui, sans doute, est un des savants
le plus exercé et le plus instruit dans l’anatomie
comparée des animaux, et aux lumières duquel
on ne saurait trop déférer , considère les rhinocéros
, dont je viens de faire mention , certainenient
comme bicornes ; mais il croit qu’ils présentent
des différences assez grandes avec les rhinocéros
bicornefe d’Afrique , dont nous connaissons les individus
vivants , pour en former une espèce à
part ; j’adhérerais sans peine à son opinion , si
je ne sentais, relativement à la géologie , combien
il faut être sobre et réservé sur ces espèces
perdues ; car , sans cette retenue, on risquerait
de se jeter dans des systèmes et des hypothèses
qui tendraient à compliquer une science qui ne
présenté déjà que trop de difficultés par l’immensité
de ses détails, et qui exige des études fortes
pour acquérir l’habitude d’en saisir l’ensemble.
Il est à croire que la nature , toujours grande ,
mais toujours simule dans sa manière de créer ,
comme dans celle de détruire , n’échappe si souvent
à nos regards , que parce que nous nous écartons
trop de la route qu’elle semble nous tracer
elle-même.
Dans les arts mécaniques, dans les beaux arts
«ans exception, dans toutes les branches de littérature
, le simple est, en dernière analyse , le résultat
de tout ce qu’il y a de plus parfait et c’est
aussi ce qui coûte le plus ; mais c’est là aussi où
doi vent tendre tous les efforts. Pourquoi n’en serait-
il pas de même dans les sciences naturelles ? elles feraient
sans doute de plus grands progrès si l’on avait
toujours ce but en vue ; mais je reviens à mon sujet.
Que vous importe , dira - t - on, qu’au lieu de
deux espèces de rhinocéros , une d’Asie , l’autre